Rendez-vous de l'Artisanat

Une "stratégie nationale" pour l’artisanat et le commerce de proximité

Le 11/10/2019
par Julie Clessienne
Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie et des Finances, a profité des Rendez-vous de l’Artisanat, ce 11 octobre, en marge des Artisanales de Chartres, pour annoncer la « Stratégie nationale pour l’artisanat et le commerce de proximité ». La réponse du Gouvernement aux attentes exprimées par tout un secteur lors du Grand débat national.
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Le moment était opportun. En clôture de deux tables rondes consacrées l’une au poids des artisans dans l’économie locale et l’autre à leur rapport au numérique, Agnès Pannier-Runacher est montée sur scène, accompagnée de Bernard Stalter, président de CMA France, et Jean-Lou Blachier, vice-président de la CPME, pour dévoiler sa « Stratégie nationale pour l’artisanat et le commerce de proxi-mité ».

Ce dispositif s’inscrit à la fois « dans le cadre du travail mené depuis déjà deux ans par le Gouvernement », avec notamment l’adoption de la loi Pacte, mais répond aussi aux préconisations de CMA France, des organisations professionnelles, et aux préoccupations du terrain, remontées suite au Grand débat de l’artisanat.

Cinq objectifs pour « aller au-delà de l’existant »

  • 1. Améliorer le financement des TPE et aider l’entrepreneur à choisir le statut social et fiscal adéquat. Sur le premier point, la ministre espère « développer une logique de prêts adaptés aux be-soins des petites, voire des très petites entreprises ». La commercialisation des « Prêt Croissance TPE » et « Prêt Flash TPE », diffusés par Bpifrance en lien avec les Régions, sera de ce fait renforcée sur l’ensemble du territoire. Ils ne sont pour l’heure expérimentés qu’en Bretagne et Hauts-de-France depuis juin 2019.

 

  • 2. Faciliter la transition numérique. Agnès Pannier-Runacher se veut rassurante et préconise de « découper l’éléphant », afin que les artisans puissent venir au numérique pas à pas, selon leur niveau d’appétence et de connaissance du sujet : « d’abord savoir se faire référencer sur Internet, créer un site lorsque l’on est plus à l’aise, choisir les réseaux sociaux sur lesquels communiquer ensuite… ». La ministre n’a pas manqué de rappeler l’apport dans ce domaine de France Num, lancé il y a un an, et de ses 1 700 « activateurs » qui agissent au quotidien sur le terrain. « L’appui des réseaux consulaires qui offrent des solutions directes est là aussi essentiel », a-t-elle souligné.

 

  • 3. Simplifier les procédures. Alléger de façon progressive les formulaires les plus utilisés par les arti-sans, faire preuve de plus de bienveillance dans la rédaction des lettres types de refus, poursuivre les travaux engagés dans le cadre de la Loi Essoc ou encore le site www.oups.gouv.fr sont autant de mesures et d’exemples qui vont permettre d’éliminer progressivement « les petits grains que les artisans ont dans leur chaussure et qui font, qu’à la fin, ils ont mal au pied », a-t-elle imagé. Une simplification nécessaire et ardemment attendue par les professionnels, afin qu’ils puissent à terme de se concentrer surtout sur leur « cœur de métier ».

 

  • 4. Accompagner la transition énergétique et écologique. La secrétaire d’État est consciente qu’il existe « beaucoup de bonnes pratiques sur le terrain qu’il faut rendre visibles et adapter, comme les Répar’Acteurs… » et promet prochainement un « petit coup de pouce qui encouragera les artisans et commerçants à se lancer » (vraisemblablement un « avantage fiscal » sur le modèle de ce qui a été fait récemment pour le volet numérique).

 

  • 5. Promouvoir le commerce de proximité et l’artisanat dans les territoires. Sur ce dernier point, le Gouvernement entend notamment lutter contre la vacance commerciale et annonce la création prochaine d’un « dispositif d’exonération facultative de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et de la taxe foncière (TF) pour les centres-villes des villes moyennes ». CMA France sera aussi largement mis à contribution sur ce volet afin de mettre en place un « plan d’action ambitieux de valorisation des métiers et de l’artisanat » et des « actions collectives de communication », comme l’organisation de la Semaine nationale de l’artisanat…

À l’issue de ces annonces, Bernard Stalter s’est dit « très satisfait » et annonce se « retrouver dans cette stratégie, fruit d’un travail mené étroitement avec Agnès Pannier-Runacher, et notamment d’une réunion de travail d’une durée exceptionnelle de 2,5 heures ». Un exploit pour un emploi du temps de ministre…

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