L'APCMA s'oppose à toute fusion avec les CCI

Dans un communiqué diffusé ce mercredi 29 novembre, l'Assemblée permanente des Chambres de métiers et de l'artisanat (APCMA) dit s'opposer à toute "fusion" des réseaux de Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI) et Chambres de métiers et de l'artisanat (CMA).
Evoquée lors de l'élaboration du PLF 2018, cette hypothèse vise à "préserver la contribution de ces deux réseaux à la formation et à l'accompagnement des entreprises sur les territoires", dans un contexte budgétaire serré. Le gouvernement travaille actuellement à un rapport, qui doit être présenté aux députés avant le 1er février 2018.
Protéger les spécificités des artisans
"La solution de la fusion n’est ni la seule, ni la meilleure", argumente le président de l'APCMA, Bernard Stalter. Bien qu'hostile à cette fusion, il réaffirme "sa volonté de mettre en oeuvre toutes les possibilités de renforcement des mutualisations dans le réseau des chambres de métiers". L'APCMA étudiera en outre "les pistes de coopération avec le réseau des CCI", afin de "permettre aux deux réseaux de remplir de manière effective et optimale les missions qu’ils exercent".
"Aujourd’hui, nous réaffirmons notre volonté de travailler sur des évolutions de mutualisations au sein de chaque réseau consulaire, CMA et CCI d’une part, et d’autre part sur des pistes de coopération tri-consulaire avec les chambres d’agriculture et les CCI qui pourraient être développées au service des entreprises et des territoires", développe Bernard Stalter.
Les CMA entendent ainsi préserver "un réseau spécifique dédié aux artisans", au maillage territorial fort. "L’artisanat est un formidable potentiel de croissance, d’innovation et d’emplois qualifiés. Quelle logique y aurait-il à diluer les spécificités de notre secteur, acteur essentiel de la formation des jeunes, du développement durable et de l’économie des territoires dans leur diversité ? Dans un contexte de reprise économique, quel est l’intérêt d’absorber la première entreprise de France ?", interroge le représentant de l'Artisanat.
Rationalisation, lisibilité, budget : les CMA déjà engagées
Engagé aux côtés du Gouvernement pour "redonner à l’action publique sens, cohérence et lisibilité", le réseau des CMA rappelle travailler activement à se réformer et à se rationaliser, notamment via le programme de mandature adopté fin septembre.
"Nous avons déjà renforcé notre efficacité grâce à un processus de rationalisation : réduction du nombre de structures (126 à 89 depuis 2010) et du nombre d’élus (-29 %) et de personnel (-4,5 %), mutualisation des fonctions support (finance et RH)", chiffre Bernard Stalter.
Le président de l'APCMA met en garde contre "toute fusion avec des structures consulaires", "sans phase expérimentale" : une méthode qui "annihilerait les gains obtenus et provoquerait désorganisation et surcoûts insurmontables". De quoi mettre un coup d'arrêt au "processus vertueux" engagé, note-t-il.
Numérisation & rénovation de l'apprentissage
Même engagement auprès de Bercy sur le Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises. "Avec son programme de mandature, le réseau s’est engagé dans son propre PACTE. Chaque CMA travaille à poursuivre et achever le programme de mutualisation en cours et amplifier les efforts de modernisation et d’investissement en particulier dans le numérique", souligne Bernard Stalter.
"Nous poursuivons également l’amélioration des conditions d’accès et d’organisation de l’apprentissage et l’intensification des missions des CMA au service du développement des entreprises artisanales, des territoires et de l’emploi", note le président de l'APCMA, vivement impliqué en faveur de l'apprentissage.
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire