M. Pénicaud rencontre les acteurs de l'apprentissage

Près d'un mois après le rétablissement d'un financement plus juste des contrats d'apprentissage, c'est dans un climat apaisé que Muriel Pénicaud s'est rendue à l'Université des métiers de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), mardi 26 novembre. Au programme, une visite attentive des ateliers, suivie d'une intervention en clôture du séminaire des directeurs des CFA de CMA (au total, 112 en France).

Guidée par une délégation composée d'élus de CMA et de formateurs, la ministre du Travail est allée à la rencontre des apprentis, dans toute leur diversité de parcours et de métiers. Peinture et mécanique automobile, coiffure, boulangerie, chocolaterie... Inaugurés en 2012, les locaux du CFA de l'artisanat de Bayonne concentrent un très grand nombre de formations, dans un espace moderne et ouvert. 

Au gré de ses échanges, Muriel Pénicaud a pu mesurer l'implication sincère des jeunes et de leurs maîtres d'apprentissage. La ministre est revenue sur l'engouement pour les filières d'apprentissage, porté par les mesures de la loi Avenir Pro. "Au premier semestre, nous avions 458.000 apprentis en France. C'est une première et je pense que nous irons beaucoup plus loin", a-t-elle ainsi félicité.

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Le financement des CFA garanti

Alors que la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel bouleverse la donne (régionalisation de la formation, libéralisation des offres, etc.), les directeurs des CFA de Chambres de métiers et de l'artisanat ont également fait part de leurs préoccupations. Réunis en séminaire, les responsables se sont concertés sur les actions à mener pour renforcer l'attractivité des métiers en souffrance, développer la formation continue, ou encore se démarquer dans un univers plus concurrentiel.

En clôture de cette table ronde, Muriel Pénicaud a salué l'engagement des directeurs de CFA de CMA. "Vous êtes au centre de la réforme et je félicite l'ensemble des équipes pédagogiques pour leurs efforts", a-t-elle introduit.

"Ce qui fait la qualité d'une réforme, c'est aussi la qualité de l’engagement de ses bâtisseurs et acteurs." 

La ministre s'est aussi fendue d'une dédicace à l'attention de "l'infatiguable" président de CMA France, Bernard Stalter : "vous avez un grand président, sachez-le", a-t-elle insisté, rappelant la mobilisation pour le financement plus juste des contrats d'apprentissage, qui aura abouti à une victoire du réseau des CMA. La ministre du Travail a d'ailleurs assuré que les financements pour l'année en cours étaient bel et bien "garantis". "Les CFA n’auront pas de problème de trésorerie en février (...) À partir de janvier, nous nous inscrirons dans le nouveau modèle et pourrons aller de l’avant", a-t-elle ainsi promis.

Un "changement de culture"

Entre autres orientations, la ministre du Travail a encouragé les CFA à poursuivre leurs efforts "d'ouverture à de nouveaux publics" : migrants, mineurs isolés, jeunes éloignés de l'emploi, en situation de handicap (6 % des jeunes), adultes en reconversion, etc. "1,3 million de jeunes sans emploi en France. Ces jeunes qui ne se projettent pas, quel message leur adresse-t-on ?", a-t-elle apostrophé.

"Je crois que nous sommes en train de changer de culture et cela jouera en votre faveur : nous assistons à une réconciliation de la tête et de la main", a imagé la ministre du Travail, qui croit en une véritable "révolution culturelle". "Vous détenez un rôle majeur dans la découverte des métiers et vous êtes les plus proches des apprentis : or, la bonne formation, c’est celle qui écoute le jeune, ", a-t-elle raisonné.

"Les chiffres de l'apprentissage sont une bonne surprise, cela signifie que ça répond du côté des jeunes !"

Muriel Pénicaud

Mais dans ce schéma de "main tendue", les directeurs de CFA ne seront pas seuls... Inaugurée fin novembre, l'application et plateforme "Mon Compte Formation" leur permettra également de faire connaître leurs formations en quelques clics. De la visibilité et lisibilité plus que bienvenues !