Étude

Défaillances d’entreprises : 2022, une année noire pour les artisans français

Le 24/01/2023
par Cécile Vicini
Selon une étude Altarès portant sur les défaillances d’entreprises sur l’année 2022, près de 42.500 défaillances ont été comptabilisées (dont 12 256 au T4). Si ces chiffres restent inférieurs à ceux qui avaient été recensés avant la crise sanitaire (2020), ils restent néanmoins pessimistes, puisqu’ils mettent en lumière une nette accélération des procédures, en particulier dans les entreprises artisanales.
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Sauvegardes, redressements judiciaires ou liquidations directes… Ces statistiques qui décrivent la situation des mises en défaut restent en dessous des niveaux pré-Covid, mais elles enregistrent une hausse de 49,9% entre 2021 et 2022.

Alors comment expliquer ce paradoxe ? Pour mieux comprendre cette situation, voici les chiffres en détail :

→ 10.000 défauts de moins qu'en 2019 (-18, 5 %), mais l'écart se réduit en fin d'année (-9,3 %).

→ 3.214 PME (jusqu’à 100 salariés) ont défailli (+78,2 %) dont le tiers sur le 4ᵉ trimestre (1 037).

→ Plus de 143.000 emplois sont menacés, soit 3,4 emplois par défaut en moyenne.

→ Les jeunes entreprises sont extrêmement vulnérables (+94,2 %).

→ Les secteurs de la restauration, de la maçonnerie, de la boulangerie, de la coiffure et des cafés concentrent à eux seuls près de 20% des défaillances ;

→ Plus de 90% des entreprises qui sont tombées sont des entreprises de moins de dix salariés.

Quelle est la perspective pour la suite ?

La dynamique sur la hausse des défaillances n’est pas encore terminée : avec la fin des aides Covid, les changements sur les tendances de consommation et les difficultés financières, les entreprises artisanales feront vraiment encore face à des problématiques persistantes pour l’année 2023.

L'analyse de Thierry Millon, directeur des études Altares

« Depuis 2020, 103.000 entreprises ont fait défaut contre 162.000 durant les trois années précédentes. 59.000 défaillances ont ainsi été « épargnées » grâce notamment aux dispositifs d’aides publiques déployés pour faire face aux conséquences de la crise sanitaire puis de la guerre en Ukraine. »

« Pourtant, si le risque a été anesthésié, évitant la déferlante tant redoutée des faillites, les entreprises ne sortent pas indemnes de ces longs mois de turbulences. Entre inflation et crise énergétique, le climat se complique encore et les fonds propres sont mis à contribution. Or, l’Observatoire du Financement des Entreprises notait dans son rapport de mai 2021 sur les fonds propres des TPE et PME que si l’essentiel de ces entreprises a affronté la crise avec des situations en fonds propres renforcées avant la Covid, une partie disposait, en revanche, de structures financières très dégradées (un tiers des TPE) ou était insuffisamment capitalisée (20 % des PME analysées). »

>> Consulter ici l’étude dans son intégralité.

Définition express

Une défaillance d'entreprise est un terme utilisé pour décrire l'échec d'une entreprise à remplir ses obligations financières ou à maintenir sa viabilité économique. Cela peut se produire pour diverses raisons, telles que des mauvaises décisions de gestion, une concurrence trop rude, une récession économique, des changements technologiques ou encore un manque de liquidités. Les conséquences de cette défaillance peuvent entraîner la liquidation de l'entreprise, la restructuration de sa dette, la vente de ses actifs ou la mise en place d'une procédure de faillite.

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