Plan Indépendants

Emmanuel Macron sort les indépendants de l’angle mort

Le 16/09/2021
par Julie Clessienne
Annoncé à l’automne dernier par le Président de la République, porté par son ministre des PME, attendu de pied ferme par les professionnels : le Plan Indépendants est arrivé ! Emmanuel Macron, accompagné de Bruno Le Maire et Alain Griset, est venu le présenter en personne à la Maison de la Mutualité, lors des Rencontres de l’U2P, ce jeudi 16 septembre. Et en a profité pour dresser un bilan de sortie de crise…
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Ce n’est pas la première fois qu’un Président de la République en exercice profite de la tribune offerte par le congrès annuel de l’U2P pour conforter son engagement envers les entreprises de proximité.

Après Jacques Chirac en 2000 et François Hollande en 2016, Emmanuel Macron a lui aussi fait le déplacement en ce jeudi 16 septembre, à la Maison de la Mutualité à Paris, pour s’adresser à l’assemblée composée des représentants des organisations professionnelles.

À l’ordre du jour : le très attendu "Plan Indépendants", censé simplifier la vie de 3 millions de Français. Le Président de la République était dans cette mission accompagné des locataires de Bercy, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, et Alain Griset, en charge des Petites et Moyennes Entreprises. Un moment particulièrement symbolique pour ce dernier qui, outre avoir largement contribué à l’élaboration de ce plan, occupait, avant son entrée au Gouvernement, le poste de… président de cette même U2P.

Dominique Métayer, président de l’U2P, a profité de la présence d’Emmanuel Macron pour plaider en faveur de la "pérennisation des aides à l’embauche des apprentis", qui ont déjà bénéficié de deux rallonges et doivent prendre fin en juin 2022. Le chef de l’État y serait lui-même favorable mais, forcément, ne peut "s’y engager au-delà de la prochaine élection présidentielle".

Un secteur soutenu pendant la crise

Conscient qu’il s’adressait aux "forces vives de notre pays", le Président de la République a tout d’abord adressé les remerciements de la Nation à "ces hommes et ces femmes qui ne comptent pas leurs heures et font avancer le pays". Il a poursuivi son discours de plus d’une heure par une série de constats :

  • Le "quoi qu’il en coûte", soit toutes les aides lancées dans le cadre de France Relance, ont profité pour moitié aux TPE. "Un investissement pour l’avenir", selon lui.
  • La crise a prouvé que les petites entreprises devaient s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs en prenant le virage du numérique tout en maintenant le contact et le lien de proximité avec leurs clients. Pour mieux cerner ces nouvelles tendances, il a annoncé avoir missionné Bruno Le Maire et Alain Griset pour organiser, en novembre, les premières "Assises du Commerce".
  • Les TPE sont des acteurs clés, notamment en faveur de la transition écologique et de la jeunesse. Preuve en est : "Cette année, trois quarts des 500.000 embauches d’apprentis se sont faites dans des TPE".

La crise, révélateur des inégalités

Si le Président de la République se dit prêt à continuer à soutenir les TPE durant la sortie de crise, il n’a pas manqué de lister toutes les inégalités et fragilités que cette période inédite a fait émerger…

Concernant les prêts garantis par l'Etat (PGE), Emmanuel Macron a souligné que les échéances de remboursement ne devront pas s’appliquer de façon mécanique mais être réaménagées pour les secteurs en difficultés et là où se font sentir "les besoins d’investissements de relance", en accord avec leur banque.

Calcul des indemnités des arrêts de travail et des congés maternité, des droits à la retraite… doivent également tenir compte des effets de la crise et de la reprise.

"Ce ne sont pas des cadeaux. C’est juste. Pour corriger les inégalités qui existent bel et bien entre les différents statuts", Emmanuel Macron

Sur les pénuries de main-d’œuvre, une problématique "pas nouvelle mais qui s’aggrave dans les secteurs en tension qui tiennent en ayant recours aux travailleurs détachés", le chef de l’État veut miser sur l’incitation à l’emploi : en confortant le plan "1 Jeune, 1 Solution", d’une part, et en redonnant toutes ses lettres de noblesse à la valeur "travail" et au mérite en second lieu.

Sans détour, il a affirmé devant une assemblée acquise à sa cause sur le sujet : "Il faut qu’on gagne plus quand on travaille que quand on ne travaille pas !".

Un plan dans la continuité des actions du quinquennat

En évoquant l’allègement de certaines charges, la suppression du RSI et l’adossement au régime général, la facilitation de la création d’entreprise grâce à la loi Pacte, la mise en place de l’ATI (assurance chômage destinée aux indépendants)…, Emmanuel Macron a souhaité prouver que, depuis le début de son quinquennat, son Gouvernement a œuvré en faveur des indépendants.

Sans sous-estimer le fait que "depuis des décennies, vous êtes souvent dans l’angle mort des politiques publiques… car vous faites rarement grève et que votre capacité à vous faire entendre est donc différente".

Le Président a clos son discours en esquissant les grandes lignes du Plan Indépendants qui pourrait se résumer en "protéger, accompagner, simplifier". "La complexité, c’est l’ennemi des plus petits et des gens occupés !", a-t-il rappelé.

Opération séduction réussie pour Emmanuel Macron, qui a eu les honneurs d’une standing-ovation à la Maison de la Mutualité.

Reste à conforter dans le temps les effets de ces mesures, qui seront déployées dès le début de l’année 2022 car, comme il l’a souligné "rien de plus compliqué que la simplification", et de confirmer l'essai alors qu'une élection présidentielle se profile…

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