Qu’est-ce que le « open hiring » et en quoi peut-il répondre à la pénurie de main d’œuvre ?
Le terme fait le tour des réseaux sociaux professionnels. « Open hiring », à traduire par « embauche ouverte », est une technique américaine qui consiste à embaucher des candidats, sans CV, sans lettre de motivation et sans entretien d’embauche. Si elle a fait ses preuves outre-Atlantique, la méthode trouve sa place sur le continent européen, plus particulièrement aux Pays-Bas, en Belgique… bientôt en France ?
À travers le « open hiring », le processus d'embauche se veut simple, rapide, et doit permette une prise de poste rapide. Les candidats s’inscrivent d’une entreprise pour inscrire leur nom sur une liste d’attente (bien entendu, cela est possible si l’entreprise en question est ouverte au concept), et sont embauchés d’office dès lors que leur « tour » arrive.
Les postes sont attribués selon le principe du premier arrivé, premier servi, en respectant l'ordre d'apparition des candidats en haut de la liste. Au fur et à mesure du turn-over, c’est la prochaine personne en tête de liste qui prend la place, avec une prise en charge par les collègues pour la partie formation. La carrière, la formation ou d'éventuelles restrictions n'ont aucune importance, seule compte la volonté de travailler.
Un peu d’histoire…
En 1982, un américain du nom de Bernie Glassman, un bouddhiste zen, a imaginé un concept pour lutter contre la pauvreté à Yonkers, une ville du sud de l'État de New York. Son idée était de créer des emplois pour les personnes qui avaient du mal à en trouver.
Pour cela, il suffisait de se rendre à la boulangerie Greyston Bakery et de s'inscrire sur la fameuse liste d'attente Lorsque qu'un poste devenait vacant, la personne en tête de liste était appelée pour le remplir.
Le contexte ayant considérablement changé au fil des décennies, d’autres préoccupations économiques se sont agglomérées à celle de la pauvreté. Il ne s’agit plus seulement de laisser la chance aux laissés pour comptes, aux chercheurs d’emplois de longue durée, mais de répondre à celles et ceux qui cherchent un emploi sans qualification, avec une formation courte. Les entreprises aussi y trouvent leur compte, notamment dans les secteurs qui sont fragilisés par la pénurie de main d’œuvre, en particulier la restauration, le bâtiment, ou encore le transport.
Si la facilité peut être tentante de prime abord, des questions sous-jacentes émergent, en particulier dans l’application du concept dans le Code du travail français. On pense par exemple aux éventuels abus des employeurs sur le management, jouant sur le côté éphémère de la main d’œuvre, et de leur précarité…
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