L’enquête

Qu'est-ce que le drive artisanal ?

Le 13/07/2016
par Isabelle Flayeux
En réponse aux changements d'habitudes d'achat des consommateurs, les artisans s'organisent pour développer des drive à leur échelle selon différentes stratégies. Explications avec David Barthe, maître de conférences associé à l'IAE Lyon et Christine Desbois-Vannier, directrice de l'économie et des métiers de la CMA 41.
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"Quand il passe par un drive, le consommateur récupère les produits commandés selon un créneau qu'il a défini, évite la cohue des courses et n'achète que ce dont il a besoin. Il attend le même service chez son artisan", explique David Barthe, maître de conférences associé à l'IAE Lyon.

L'essor des drives en France a provoqué une transformation des habitudes qui répond aux attentes actuelles des consommateurs. "La logique consiste à simplifier la vie du client, à lever toutes les barrières à l'achat."

Plutôt que de combattre les mastodontes de l'alimentaire, Christine Desbois-Vannier, directrice de l'économie et des métiers de la CMA 41, a suggéré aux artisans, inquiets face à la montée en puissance des drive des grandes enseignes, de développer une pratique de commercialisation similaire.

En collaboration avec la chambre d'agriculture, la CMA a accompagné les artisans et producteurs locaux dans la création du drive artisanal et fermier www.baladodrive.fr, également référencé sur www.drive-fermier.fr. "La gamme étoffée de produits, qui évite les multiples déplacements, et la confiance dans les fournisseurs font la différence, tout comme l'accueil physique au moment du retrait", confie Christine Desbois-Vannier.

Des réponses variées au service du consommateur

Pour David Barthe, "l'intérêt de la démarche collective est la mutualisation des charges. Développer seul un système de drive n'est pour autant pas incompatible car il y a un retour vers la proximité de la part du consommateur. C'est une autre stratégie. Il faut simplement être vigilant, dépasser l'effet de mode."

S'engager dans un service drive peut prendre plusieurs formes. Certains adaptent dans leur point de vente un système de commande en ligne avec retrait en magasin qui génère du flux et fait gagner du temps au consommateur. "Cela suppose de revoir l'organisation interne, de désigner quelqu'un qui prépare les commandes et accueille la e-clientèle, et de prévoir un espace de stockage dédié aux produits réservés."

D'autres ouvrent, sur le modèle de la grande distribution, une boutique drive en zone périurbaine. L'emplacement relève alors du choix stratégique, les facilités de circulation et de stationnement deviennent des atouts. Le consommateur accède aux mêmes services et évite l'engorgement du centre-ville. Il va même jusqu'à ne plus descendre du véhicule grâce au système de vente à travers la fenêtre.

D'autres artisans installent des distributeurs de viandes préemballées ou de pain frais devant les boutiques pour étendre la mise à disposition des produits en-dehors des heures d'ouverture. Une nouvelle étape dans le service complémentaire.

Christine Desbois-Vannier : cvannier@cma-41.fr
David Barthe : david.barthe@univ-lyon3.fr

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