Grand débat de l'Artisanat

Priorité N°2 : créer un choc de confiance

Le 29/04/2019
par Sophie de Courtivron
Les artisans veulent embaucher ! Or, à l'inverse des grandes entreprises, ils ne peuvent pas supporter le fardeau des charges...
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Michel Herrscher, boucher-charcutier traiteur à Colmar, se bat depuis plus de vingt ans contre les
charges sociales incombant aux artisans. « Rien qu’entre 1976 et 1996, les salaires ont été multipliés par trois et les charges par six ! », illustre-t-il. Par conséquent, les artisans ne peuvent pas embaucher comme ils voudraient alorsqu’il y a 700 000 emplois non pourvus dans leurs entreprises ! Les cotisations sociales employeur représentent en France 260 milliards d’euros (contre 150 milliards en Allemagne).

3,6 millions de chômeurs et des postes à pourvoir !

Lors de la réunion de Schiltigheim (Bas-Rhin), qui s'est tenue le 15 février en présence de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, Michel Herrscher, boucher-charcutier traiteur, a évoqué le chômage et « la surprotection sociale » qui paralyse le travail. Ses propos ont été approuvés par tous les participants. 

« 80 % des personnes que l’on reçoit en vue de les embaucher refusent le poste au motif que la différence entre le salaire proposé et leur indemnisation Pôle emploi n’est pas assez importante. Les chômeurs prennent leur allocation-chômage, qui est une assurance, pour un emploi ! 'Je préfère rester au chômage et faire des extras au noir le week-end pour 2 500 € par mois", m’a-t-on déjà répondu. Le système qui permet ça doit changer. De plus, 90 % des ruptures conventionnelles chez moi se font à la demande des salariés… »

Pour ne plus être « essorés », les artisans demandent :

  • Une baisse des charges sociales patronales sur tous les salaires, qu’ils proposent de financer via une TVA « compétitivité » ciblant les biens et services produits hors Europe. Ils suggèrent aussi un barème de cotisation des charges patronales tenant notamment compte du résultat de l’entreprise.
  • Une aide à l’embauche d’un premier salarié ou d’un salarié supplémentaire (exonération de charges sociales patronales pendant deux ans).

(Points 4 et 5 des 14 mesures identifiées par CMA France, disponibles sur www.granddebat.artisanat.fr

>> Suite du dossier - Priorité N°3 :  Garantir un traitement équitable

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