Panorama

Quelle part occupent les femmes dans l’entrepreneuriat en 2020 ?

Le 08/03/2021
par Cécile Vicini
Une étude récente publiée par le CESE (Conseil économique social et environnemental) met en lumière la part des femmes dans la création d’entreprise. Si ce domaine connaît un dynamisme fort, avec plus de 815.000 créations d’entreprises en 2019, le panorama n’en est pas moins teinté d’inégalités, de stéréotypes et de problématiques liées au sexisme. Mais alors, quels sont les obstacles qui persistent et comment y remédier ?
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Des déséquilibres redondants qui pénalisent les femmes 

Au cours des années 2000, la part des femmes dans la création d’entreprise a connu une accélération notable. Cette part représente à ce jour 30% des créations totales. 

Un chiffre relativement stable depuis l’année 2010 qui s’explique par des données proportionnelles : les entreprises créées par des femmes ont un effectif inférieur à celles lancées par des hommes. 

→ Ni le manque de motivation ni le manque de réussite ne sont des critères notables dans cette différence. 

82% des femmes de la population active ont envisagé de se lancer dans l’entrepreneuriat dans leurs choix d’orientation professionnelle. Un chiffre qui s’incline à celui des hommes avec 86%

Quelle conclusion tirer de ces chiffres ? Les femmes sont moins ancrées dans cette dynamique de culture professionnelle à dominante masculine et seraient ainsi moins encouragées à se lancer

Il faut également prendre en compte la persistance de stéréotypes de genre : la conciliation vie parentale/vie professionnelle ainsi que l’immense majorité des modèles d’entrepreneurs qui sont de sexe masculin, et auxquels l’identification est plus complexe pour les femmes. 

Quel est le rôle de la politique sur cette question ? 

La question a été considérée comme un enjeu public à partir du début des années 2000. S'en sont emparés tant le milieu associatif que les politiques.

On note également en 2006 la création du fonds de garantie "Égalité femmes", destiné aux créatrices.

S’y ajoute un plan interministériel en 2013, qui mettait en avant plusieurs mesures en faveur de la visibilité, du financement et de l’accompagnement des femmes créatrices d’entreprise. 

Ces deux chantiers majeurs ont été rendus possibles grâce à l'investissement de réseaux professionnels de femmes et d’associations engagées en ce sens. 

Cependant, la stagnation du chiffre relatif à la part de créations d’entreprise par des femmes montre les limites de ces engagements.

→ L’heure est désormais à une approche plus segmentée

Quels sont les axes d’amélioration proposés par le CESE ? 

→ Mener des actions de sensibilisation sur l’égalité et la mixité professionnelle auprès des établissements scolaires et dans l’enseignement supérieur

Découdre les stéréotypes de genre liés aux différents métiers en renforçant les passerelles entre communauté éducative et organisations professionnelles ; 

→ Proposer aux médias et à la presse économique une charte d’engagement volontaire en vue de rendre visibles les femmes créatrices d’entreprise ; 

→ Mettre en avant les informations relatives à l’entrepreneuriat des femmes dans des espaces stratégiques (territoires, portails d’informations sur l’entrepreneuriat) ; 

→ Mener des actions d’accompagnement auprès des publics éloignés de l’entrepreneuriat ; 

→ Améliorer la protection sociale des femmes (notamment en repensant le congé maternité, les indemnités en cas de perte de revenu, etc.) ; 

→ Imposer un seuil minimal de parité à 30% dans les entreprises, associations et organisations professionnelles ;

→ Appliquer le principe d’éga-conditionnalité aux aides publiques ;

→ Inscrire les mesures d’aide Covid proposées par l’État dans le respect du principe d’éga-conditionnalité ; 

→ Étudier des pistes d’indications fiscales en faveur de l’investissement dans des entreprises innovantes créées par des femmes, dans des zones spécifiques (zones rurales, QPV) ou dans des entreprises qui respectent la parité.

>> Accéder à l’intégralité de l’étude du Cese.

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