Interview

Laurent Melin, nouveau président de la Fédération nationale des Socama

Le 29/06/2021
par Propos recueillis par Julie Clessienne
Le 17 juin, le coiffeur corrézien Laurent Melin a accédé à la présidence de la Fédération nationale des Socama. Chaque année, la première société de caution mutuelle en France soutient entre 20 et 30.000 prêts à destination des petites entreprises, représentant 700 à 900 M€. Un soutien qui peut faire la différence à l’ère post-Covid. Rencontre avec cet artisan engagé.
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Vous venez d’accéder à la présidence de la Socama. Pouvez-vous nous en rappeler les missions ?

Les Socama ont pour objet d'apporter aux petites entreprises (artisans, commerçants, professions libérales) une garantie lors d’une demande de financement, que celle-ci soit faite lors de leur première installation, d’une extension de leur activité, ou pour financer tout projet que leur activité professionnelle exige.

Les Socama sont capables d'intervenir tout au long de la vie de l’entreprise.

Avec ses offres "Prêts Express Socama sans caution personnelle" et "Prêts Socama Transmission reprise", réalisées en partenariat avec le réseau des Banques Populaires et l’appui de l’Europe (FEI), les Socama s’efforcent de répondre aux attentes des professionnels.

Les chefs d’entreprise peuvent ainsi obtenir jusqu’à 50.000€ pour financer leurs équipements sans engager leur patrimoine privé, et jusqu’à 150.000€ pour financer toute opération de reprise d’entreprise, en limitant à 25% de l’emprunt leur engagement personnel.

Nous pouvons dire aujourd’hui que les Socama facilitent l’accès au crédit des TPE.

Comment est structurée la Fédération nationale des Socama ?

La Fédération nationale des Socama est structurée autour de 13 Socama régionales, de 250.000 sociétaires et de 800 experts bénévoles. Ces derniers représentent les différents métiers de l’artisanat, du commerce, des professions libérales et de la petite entreprise.

La Socama cautionne en moyenne chaque année entre 20.000 et 30.000 prêts pour un montant de 700 à 900 M€ grâce à une collaboration exclusive avec le réseau des Banques Populaires.

Au 31 décembre 2020, l’encours total des prêts cautionnés dépassait les 2 milliards d’euros.

Quelles sont vos priorités au vu du contexte ?

J’ai à cœur de poursuivre le développement et la transformation de notre société de caution initiés au cours du mandat précédent. Mais également d’inscrire notre Socama, nos Socama, dans une dynamique nouvelle répondant à trois objectifs :

  • accélérer et amplifier le recours à la Socama dans le cadre des crédits Banque Populaire et étoffer notre offre ;
  • démultiplier ses possibilités au travers du développement numérique au bénéfice des comités d’engagements ;
  • renforcer l’image de notre Socama via une communication externe et interne adaptée.

La Socama est historiquement administrée par des professionnels. En quoi cela fait-il une différence pour les artisans qui vous sollicitent ?

Outre le conseil d’administration, chaque Socama est organisée en comités locaux qui se réunissent périodiquement pour étudier et apporter leur garantie aux demandes de prêts présentées par les Banques Populaires.

Leurs membres sont tous des professionnels dans des activités différentes (boulangerie, coiffure, boucherie, etc.).

Par leur expertise, ils apportent un regard critique et avisé sur les dossiers qui leur sont présentés. Leur contribution est complémentaire à celle de la banque et permet à l’artisan d’être challengé sur tous les points de son dossier et de son projet professionnel.

La crise sanitaire engendre beaucoup d’incertitudes dans le marché du travail, les artisans et commerçants ont été impactés dans leur trésorerie… En quoi le fait de solliciter la Socama peut les rassurer ? Est-ce une garantie d’obtenir un crédit dans ce contexte où les banques vont être très frileuses ?

Il est vrai que la crise rend le contexte économique incertain, que les mesures du Gouvernement vont probablement s’arrêter et que les PGE devront être remboursés.

Il faut regarder l’avenir : les perspectives économiques sont plutôt favorables avec une croissance attendue du PIB située entre 3 et 5% en 2021 et 3% 2022.

Concrètement, les conditions d’activité devraient être plus favorables pour les professionnels.

Qui dit reprise économique, dit besoin de trésorerie et d’investir ! Les Socama sont présentes pour les artisans et commerçants afin de les soutenir dans leur projet.

Notre gamme de crédits permet de répondre à tous les besoins et, avec les Banques Populaires, nous mettrons tout en œuvre pour soutenir nos clients professionnels et accompagner la reprise.

Vous êtes vous-même chef d’entreprise. Comment convaincre les entrepreneurs que, même face à une crise de cette ampleur, créer, reprendre ou développer une entreprise est opportun ?

Chaque crise impose une période d’analyse et doit engager une réflexion sur de multiples aspects (économique, commercial, besoins nouveaux…).

Ce bilan doit nous permettre de nous adapter aux nouvelles contraintes, mais également de saisir de nouvelles opportunités.

Il y a eu l’avant, il y maintenant l’après Covid. L’après, ne doit pas faire peur ! Il est simplement différent.

Les véritables savoir-faire se commercialiseront toujours et notre Socama, au côté de la Banque Populaire, sera là pour accompagner les porteurs de projet.

Un futur plan pour les indépendants, orchestré par Alain Griset, prévoit de créer un statut d’indépendant qui protégerait davantage leur patrimoine personnel. Qu’en attendez-vous ? Avez-vous été sollicité par le ministère pour participer aux discussions ?

Si le cadre réglementaire venait à évoluer, à savoir l’élargissement de la protection de l’EI en interdisant l’accès à ses biens privés, il y aurait plusieurs conséquences pour les Socama. Il pourrait y avoir un impact sur le périmètre d’éligibilité des clients et probablement un surenchérissement du coût de financement.

N’ayant pas d’autres informations pour l’heure, nous sommes attentifs à ce futur plan.

>> Pour découvrir, toutes les prestations de la Socama, rendez-vous sur son site.

Biographie : qui est Laurent Melin ?

Laurent Melin est créateur et repreneur d’entreprises. Il dirige trois salons de coiffure en Corrèze et emploie 10 salariés.

Il est par ailleurs vice-président de l’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec), en charge du dialogue social, de l’emploi et la formation.

Trésorier de la CMA de la Corrèze, il est engagé de longue date auprès des Socama, comme vice-président de l’antenne régionale Auvergne-Rhône Alpes, et au bureau de la Fédération nationale depuis mars 2018.

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