Evaluer son entreprise : une étape clé
Les artisans qui sont passés par là vous le diront : vendre son entreprise impose patience et pragmatisme. Première étape : attribuer un prix de vente équilibré, qui tienne compte de l’offre et de la demande mais aussi des spécificités de la structure.
Recenser les éléments valorisants
La règle est simple : plus ce qui est cédé est opérationnel et transparent, plus les repreneurs seront nombreux et plus le prix de vente pourra être tiré vers le haut. Diverses composantes feront grimper la cote de la société. La rentabilité de l’activité et les actifs (matériel, marques, brevets, locaux) sont autant d’éléments-clés, de même que les profils du personnel (stabilité, savoir-faire, motivation, âge), ou encore la pérennité du bail. Il faut aussi veiller au respect des normes, particulièrement strictes dans la restauration et le bâtiment.
Selon sa trésorerie, le gérant peut optimiser la rentabilité de la structure, en renouvelant les outils de production ou le matériel de transport, par exemple. Chacun de ces éléments doit être corroboré par un document officiel. En outre, il est crucial de connaître ses points faibles. Une structure "mono-client" est plus fragile qu’une entreprise qui dispose d’un portefeuille de clients plus étendu et récurrent. De même, si elle est tributaire d’un seul fournisseur, lent et avare en remises. Idem si l’emplacement n’est pas idéal, ou que la concurrence fait rage… Se montrer réaliste permet de mieux argumenter auprès du repreneur.
Fixer un prix de vente indicatif
Passé cet état des lieux, le vendeur doit réaliser des calculs pour aboutir à une fourchette de prix représentative de la qualité de son entreprise. Il dispose alors de plusieurs méthodes de valorisation "non-officielles". Dans le cadre d’une entreprise artisanale, la plus courante est celle des barèmes, qui s’applique au fonds de commerce (les stocks n’y figurent pas). Elle correspond à un pourcentage du chiffre d’affaires moyen sur 3 ans et diffère selon les activités : 60 à 120 % CA TTC/an dans la restauration, 10 à 30 % dans l’électricité, etc.
Cette fourchette de prix n’est pas contraignante : vendeur et acquéreur restent donc libres de discuter le prix à leur guise. Face à des calculs parfois complexes, il ne faut pas hésiter à demander conseil à sa CMA et à un expert-comptable. Les syndicats de branche peuvent aussi vous aider à gagner des points dans votre démarche.
Bientôt à la retraite ?
- Idéalement, votre réflexion doit débuter au moins trois ans avant l’échéance.
- Pensez aux rétributions futures : si vous êtes propriétaire des murs, envisagez-en la remise à neuf ou la vente.
- Vous pouvez par anticipation réaliser une donation d’entreprise à un ou plusieurs héritiers.
- Dans tous les cas, contactez votre CMA pour définir le cadre juridique et fiscal le plus avantageux.
Le réseau des CMA met à votre disposition le site https://entreprendre.artisanat.fr/, dédié à la transmission des entreprises artisanales.
- Connectez-vous ou inscrivez-vous pour publier un commentaire