Coup de projecteur

Fustier : un métier remis en lumière par Jean-Charles Chatelus

Le 20/10/2022
par Sophie de Courtivron
Jean-Charles Chatelus, présent sur les écrans de télévision de mars à juin 2022, a remis en lumière un métier oublié, celui de fustier. Un savoir-faire respectueux de l’environnement, à fort potentiel et... grand avenir ?
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Après avoir été juriste en droit de l'environnement, Jean-Charles Chatelus s’est reconverti dans la fuste par passion.

D’abord micro-entrepreneur, le voilà co-créateur d’une coopérative ; « avec Frédéric Bonnet (le Fustier du Forez), qui a le même niveau d’expérience que moi, nous sommes ainsi en mesure de nous lancer dans des projets communs, avec d’autres entrepreneurs adhérents au cas par cas », explique l’artisan installé à Saint-Jean-Soleymieux (Loire).

La commune, qui cherche à se dynamiser et qui accueillait autrefois une très fameuse Foire du bois, a investi plusieurs milliers d’euros pour aménager le terrain de l’entreprise.

Qu'est-ce que l'art de la fuste ? 

« Le métier existe depuis que la hache existe... », rappelle Jean-Charles. Le fustier travaille avec des rondins, qu’il entrecroise pour fabriquer gros mobilier et maisons.

Les outils d’un fustier ? « Une grue, un compas double niveau – ou trusquin –, qui permet un jointage parfait, et une tronçonneuse. Ce savoir-faire ne peut pas être industrialisé : nous tenons compte des défauts et de la forme des arbres, jamais rectilignes... ».

La coupe des arbres se fait à l’ancienne, « à la lune croissante ou montante et hors sève en hiver ». Les connaissances s’acquièrent auprès d’un maître fustier : « Il faut deux à trois ans de formation pour être un bon fustier. »

Maisons vertes

Les fustiers choisissent les arbres un par un : « Nous avons tellement de critères que nous ne prenons qu’un arbre sur vingt, et cela régénère la forêt. »

À part l’essence pour la tronçonneuse, le travail est vert(ueux) : « Nous n’utilisons pas de visserie/quincaillerie, la structure se tient par elle-même. »

Si le bois revient au goût du jour avec les maisons à ossature bois, « les personnes qui veulent aller plus loin s’intéressent aux rondins ; écologiquement nous sommes imbattables ! »

Le facteur de la qualité de l’air n’est aujourd’hui pas pris en compte « or l’air est filtré par le bois (qui en outre par son inertie restitue de l’air chaud en hiver, froid en été) ; ce type de maison est aussi un piège à gaz carbonique tout au long de sa vie».

Quand on sait que 25% du CO2 émis par l’homme est absorbé par le végétal et que la terre est de plus en plus recouverte par le béton, cela ouvre des perspectives...

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