Recrutement

Une campagne contre la discrimination à l'embauche

Le 19/04/2016
par Samira Hamiche
Le gouvernement lance une campagne nationale de sensibilisation contre les discriminations, destinée tant aux employeurs qu'au grand public.
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Campagne de sensibilisation contre les discriminations à l'embauche. Avril 2016.

Le ministère du Travail a inauguré le 18 avril une campagne baptisée "#LesCompetencesDabord". Empruntant les codes des réseaux sociaux, l'opération vise à sensibiliser l'opinion publique aux difficultés d'embauche liées aux origines, à l'âge ou aux croyances des candidats.

A partir du 19 avril et durant deux semaines, plusieurs spots et près de deux mille affiches seront diffusés dans toute la France. Les mêmes médias seront mis en avant sur Internet, notamment via LinkedIn, Twitter et Facebook.

Chaque affiche représente un montage d'un visage de candidats blanc et de couleur. Au visage blanc est associée une réponse positive de recruteur – "bienvenue dans l'équipe", "à demain", "vous commencez lundi" –, au visage de couleur une réponse négative – "on vous rappelle", "désolé, on ne cherche personne", "vous n'avez pas le profil".

Un triste reflet de la réalité pour la ministre du Travail Myriam El Khomri : "A diplôme égal, il y a deux fois plus de chômage chez les jeunes des quartiers populaires. Cela crée un sentiment d'humiliation terrible, cela montre encore les barrages, les frontières qui existent dans notre société".

Une expérimentation lancée auprès des recruteurs

En parallèle de la campagne d'affichage, le gouvernement a lancé deux campagnes de testing dans la fonction publique et auprès de dizaines d'entreprises de plus de 1 000 salariés. Concrètement, deux candidatures identiques en tout point, excepté un critère potentiellement discriminant (le nom, par exemple) seront envoyées aux recruteurs. Seront ensuite recensées les demandes de contact et d'entretien. 

Les résultats sont attendus en septembre. Le ministère du Travail demandera alors aux entreprises "fautives" de redresser la barre. "Je serai intraitable et je n'hésiterai pas à diffuser les noms publiquement en cas d'immobilisme ou de mesures purement cosmétiques", a en outre averti Myriam El Khomri.

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