Questions-réponses

4 choses à savoir sur la cession d'entreprise artisanale

Le 10/05/2019
par Sophie de Courtivron
Il y a aujourd’hui plus de cédants que de repreneurs. Si les raisons sont conjoncturelles (concurrence des travailleurs détachés dans le bâtiment, difficulté pour trouver des financements côté repreneurs…), l’artisan peut néanmoins mettre toutes les chances de son côté. Petit « mémo » en quatre points avec l’appui d’une conseillère de CMA.
Partager :
Transaction des clés entre un cédant et un repreneur

1. Quand s'y prendre ?

En moyenne deux ans avant la date où vous voulez cesser votre activité. « Il peut en effet y avoir beaucoup de gens intéressés sans que cela n’aboutisse », pointe Flora Chriqui, conseillère économique à la Chambre de métiers et de l’artisanat du Val-d’Oise (CMA 95).

2. Qui aller voir ?

L’essentiel est de vous faire accompagner. Votre CMA, qui vous proposera des outils rodés (voir ci-dessous), ainsi que votre expert-comptable sont incontournables. 

3. Comment évaluer mon entreprise ?

La valeur affective que vous donnez à votre entreprise n’est peut-être pas celle du marché. Actuellement, les prix sont en baisse. Votre CMA vous aidera à fixer une fourchette.

Voici quelques éléments à prendre en compte...

  • La rentabilité de l’entreprise. Ou la capacité qu’aura le repreneur à rembourser son emprunt tout en continuant à se rémunérer. « C’est ce qui fait que les banquiers valident le dossier, note Flora Chriqui. Des aménagements sont néanmoins possibles avec un repreneur qui se paie moins que le cédant afin de rembourser la banque ; plus tard cet investissement lui reviendra. »
  • Le fichier client. La présence de contrats qui génèrent un chiffre d’affaires récurrent constitue une valeur ajoutée rachetée par le repreneur (entretien chauffage, nettoyage…).
  • L’état du matériel, son ancienneté, sa nécessité pour reprendre l’activité.
  • Les salariés. Leur compétence reconnue peut constituer une plus-value dans certains secteurs où le recrutement est difficile. À l’inverse, attention aux congés maladie… « Si le cédant a des salariés et ne trouve pas de repreneur, mieux vaut qu’il baisse son prix et maintienne l’emploi, car cesser une activité avec des salariés a un coût », observe l’experte.
  • Le lieu. Il est important dans certains cas (commerces…), moins dans d’autres (bâtiment).
  • Le loyer et le bail. Le repreneur demandera une copie du bail, regardera s’il a été établi en bonne et due forme. « En cas de tacite prolongation et au bout de 12 ans, le propriétaire peut déplafonner le loyer », souligne la conseillère.

4. Où communiquer ?

Outre le site de référence de CMA France, « la CMA diffuse votre offre en interne, lors des stages, etc. », rappelle Flora Chriqui. Multipliez votre visibilité (Leboncoin, etc.). « L’important pour nous est que l’on nous présente le repreneur afin que nous puissions l’accompagner ensuite ; notre intérêt est que l’activité se maintienne. »

Dernier conseil...

« Que le cédant prolonge son temps dans l’entreprise de 5-6 mois pour passer la main peut être une bonne chose, surtout quand l’entreprise travaille en sous-traitance. »

L'EXEMPLE DU VAL-D'OISE…

Après un entretien téléphonique ou physique quant à la faisabilité de son projet, il est proposé à l’artisan, par la CMA 95, un diagnostic complet de son entreprise, que nous détaille Flora Chriqui : « Nous nous déplaçons et remplissons avec lui un dossier (informations sur son activité, environnement économique, moyens commerciaux, techniques, etc.). Nous avons mis en place un comité consultatif auquel nous soumettons le dossier (avocats, experts-comptables, représentants bancaires…) et cela nous permet d’évaluer au mieux l’entreprise ».

 

https://entreprendre.artisanat.fr

Partager :