Apprendre pour mieux entreprendre

En 2013, Laurence Bossa, esthéticienne depuis vingt ans, se lance un défi : passer son brevet de maîtrise. "J’avais l’impression de stagner, je m’ennuyais, se souvient la Marseillaise. En parallèle, je voulais asseoir mon expérience, montrer aux autres que j’étais une excellente professionnelle." C’est avec gourmandise que la chef d’entreprise attaque sa formation. Elle durera trois ans. "J’ai découvert le véritable management. Auparavant, je n’avais pas vraiment de ligne de conduite. Là, j’ai compris l’importance du protocole. Finies les paroles échangées entre deux portes avec les salariées. Il faut aborder les problématiques diplomatiquement mais fermement, donner des ordres sans ordres. Concilier l’aspect humain, qui m’est cher, avec l’efficacité."

L’artisane vit ainsi différemment sa relation avec ses deux employées. "On prend le temps de se parler. Je les inclus dans le fonctionnement de l’institut, je leur propose d’être porteuses d’un projet." Elle s’est aussi familiarisée avec les techniques de marketing. "On ne peut plus se permettre d’attendre les clients. Il faut aller les chercher."

Ouvrir un second institut

Le 5 juillet 2016, l’élève assidue a reçu son diplôme des mains d’André Bendano, alors président de la CMAR PACA. "C’était une consécration. Je suis très fière d’avoir obtenu ce qui est pour moi la plus haute qualification. Je suis heureuse pour moi, pour ma famille qui m’a toujours soutenue… et pour mes clientes, qui ne cachent pas leur fierté de venir chez moi. C’est une grande aventure humaine."

"Le brevet de maîtrise, c’est un renouveau. Un regain de vitalité dans mon métier."

Si Laurence adhère au brevet de maîtrise (qui a conforté son envie de transmettre son savoir-faire aux apprentis et aux stagiaires), ce n’est toutefois pas à 100 %. "Je pense qu’il ne devrait être ouvert qu’aux professionnels justifiant de plusieurs années d’expérience." Pour autant, il a véritablement boosté la confiance en elle de l’esthéticienne. "Avoir mon brevet m’a permis d’envisager l’ouverture d’un second institut. J’ai déjà l’accord des banques et trouvé le local. Si tout se passe bien, j’ouvrirai en avril/mai."

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