Politique

Élections législatives : 90% des dirigeants et indépendants ont l'intention d'aller voter

Le 18/06/2024
par Cécile Vicini
Tel est le chiffre impressionnant qui émerge d'une enquête réalisée à la demande du SDI, le syndicat des indépendants. Le message est clair : les chefs d’entreprise de moins de 10 salariés comptent bien faire entendre leur voix par le biais des urnes les 30 juin et 7 juillet prochains. Autre enseignement : pour les répondants, faire gagner leurs idées prévaut sur le fait de faire "barrage" aux extrêmes.
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Avec 48,2% d'abstention lors du scrutin des élections européennes du 9 juin dernier – un taux pourtant bas au regard des 30 dernières années –, ce vivier conséquent d’électeurs jette le doute sur les intentions de vote des prochaines élections législatives.

Bons élèves, les professionnels indépendants et dirigeants de TPE ont, eux, fait forte impression : leur participation lors de ce scrutin européen a atteint 86% !

D’après l'étude récente réalisée par le SDI, cette dynamique sera conservée, voire renforcée, lors des législatives anticipées des 30 juin et du 7 juillet, puisque 97% des votants des élections européennes ont déclaré vouloir à nouveau se rendre aux urnes. Quant aux non-votants, 62% affirment qu’ils participeront cette fois. Grâce à cette mobilisation d'ampleur, le taux de participation pourrait dépasser les 90%.

Principale motivation : la dégradation des conditions d'exercice

Selon 83% des répondants, les conditions d’exercice de leur activité se sont dégradées depuis 2017, soit depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.

Particulièrement pointés du doigt par les professionnels interrogés :

  • Le poids des réglementations,
  • La baisse du pouvoir d’achat de la clientèle,
  • L’augmentation des charges (loyers, taxe foncière, énergies, matières premières),
  • Les difficultés de recrutement de personnel compétent.

À cela s’ajoute les soucis de rémunération : plus de la moitié des indépendants et dirigeants de TPE déclarent gagner moins d’un Smic net mensuel.

Autre chiffre avancé dans cette enquête, "74% des répondants estiment que leur protection sociale n’a pas évolué depuis 2017, bien que la suppression du RSI au profit de l’Ussaf ait résolu certains problèmes de cotisations".

Quelles sont les priorités des indépendants et dirigeants de TPE ?

Ces professionnels espèrent que leurs priorités seront prises en compte pour améliorer leurs conditions de travail et la vitalité économique locale :

• Baisse des charges sur les salaires : pour faciliter le recrutement et augmenter le pouvoir d’achat ;

• Baisse des charges fiscales, notamment la taxe foncière et la CFE ;

• Simplification administrative : une attente forte, encore insatisfaite malgré les espoirs suscités ;

• Renforcement de la protection sociale : alignement des droits des TNS sur ceux des salariés ;

• Maîtrise du coût des énergies : une nécessité face aux incohérences et aux hausses récentes des tarifs ;

• Revitalisation des commerces de proximité : combattre la déprise des centres-villes et bourgs face aux centres commerciaux et à l'e-commerce.

Des avis mitigés sur le scrutin européen

Concernant les résultats des élections européennes du 9 juin dernier, les opinions sont divisées :

  • 40% des professionnels se déclarent satisfaits (dont 22% très satisfaits),
  • 36% insatisfaits (dont 28% pas du tout satisfaits),
  • 24% neutres.

Les personnes satisfaites se trouvent principalement dans les communes rurales et les petites et moyennes villes, souvent à la tête de commerces de proximité, ou dans le secteur du BTP, employant moins de cinq salariés.

Malgré certaines inquiétudes, ces résultats reflètent un mécontentement général sur le terrain, avec des débats à l’Assemblée nationale souvent qualifiés de "cirque".

Fin de la logique de barrage ?

Nouvelle variante en comparaison aux élections précédentes (présidentielles et législatives), peu de votants s'étant déplacés pour les élections européennes se disent motivés par la volonté de faire barrage à un "parti extrême". Ils sont ainsi seulement 18% à estimer que ce sera leur motivation principale lors de ce prochain scrutin.

En revanche, plus de la moitié des répondants ayant voté le 9 juin (56%) se déplaceront les 30 juin et 7 juillet pour faire gagner leurs idées et 17% pour renverser le gouvernement en place.

Source : Enquête législatives anticipées du SDI, réalisée du 11 au 13 juin auprès de 1.780 répondants.

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