Prestige

Miroirs dorés de la Belle Époque

Le 29/06/2018
par Samira Hamiche
Qui ne s’est jamais émerveillé devant une enseigne dorée sur fond de pierre tendre, rappel de la France d’antan et de ses belles vitrines ? À mille lieues des devantures en PVC, c’est à cet univers empreint de symboles que redonne vie Alexandre Talanda, qui perpétue une tradition menacée d’extinction.
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Alexandre Talanda

Autodidacte passionné

« Au fond de chaque artisan d’art, quelque chose s’éveille quand il trouve les moyens de réaliser ses désirs. » Ancien ingénieur en informatique industrielle, Alexandre Talanda s’est formé seul à la dorure sur verre églomisé. Un défi car il n’existe pas d’école, le métier s’étant étiolé dans les années 20. L’artisan, qui se bat pour le faire reconnaître auprès du ministère de la Culture, a conquis des noms emblématiques : La Mère de Famille, l’épicerie Legrand, le Formaticus ou Les Grands Buffets

Talanda Les Grands Buffets

Miroirs d’or

Dans son atelier, les livres d’art veillent et annoncent la couleur : féru d’arts graphiques, Alexandre puise son inspiration dans l’Art Nouveau, les Arts and Crafts, le Bauhaus… Depuis quinze ans, il référence des clichés de décorations en or églomisé du patrimoine parisien et international. 

La technique, elle, consiste à fixer des feuilles d’or sous le verre, pour le transformer en miroir. Un exercice d’une minutie chirurgicale, car « ces feuilles de 8 microns d’épaisseur sont si fines qu’une goutte d’eau les transperce ».

Tester et innover

À son passé scientifique, Alexandre n’a pas tout à fait tourné le dos. Les compétences
acquises lui permettent « de manier sans complexe les logiciels de DAO et CAO et la conception en 3D pour produire des choses très techniques ». Récemment, il a conçu des décorations en forme d’étoiles, en partant de moules sur mesure. De quoi se réapproprier un patrimoine indémodable « et le rénover en lui donnant un style contemporain ».

Talanda-miroir

"Il faut rester humble dans son geste, qu’on ne peut exécuter sans coeur et de façon automatique."

À l’écoute des clients

Si la fibre artistique sommeille en lui, c’est bien en artisan qu’Alexandre se pose : « Je ne produis pas que pour le plaisir, mais pour vivre et répondre à un besoin ». « Le client propose son idée et je l’exécute avec ma sensibilité. » 

L’artisan a l’oeil et garantit finesse et brillant à des travaux qui traversent le temps. Le tout, à un prix abordable pour ses clients, artisans et commerçants, institutions ou particuliers. « L’or est associé au luxe et cristallise beaucoup d’idées reçues, alors que le prix de revient n’est pas exorbitant. »

 Talanda menu

Un travail d’équipe

« Autrefois, les ateliers étaient grands et spécialisés : en ornement, en pose, en ombrages, en or églomisé… » Désertion du métier oblige, Alexandre Talanda est au croisement de ces techniques, qu’il concentre par nécessité.

De par la multiplicité des supports sur lesquels il travaille (enseignes, décoration murale, mobilier, etc.), il collabore régulièrement avec d’autres artisans d’art : verriers, menuisiers. Chacun apporte sa pierre à l’édifice, pour un résultat des plus admirables… Et durable !

Dates-clés

 

2009 En parallèle de sa carrière d’ingénieur, Alexandre Talanda produit ses premiers décors en or églomisé sur verre.

 

2016 Participation au Salon Equip’Hotel, où sont présents nombre d’artisans et commerçants des métiers de bouche. Création de la SAS Décors et Traditions.

 

2017 Participation à la Cour des métiers d’art au Palais des Congrès de Paris. Réalisation de « Chayah », impressionnant triptyque inspiré d’une oeuvre de Koloman Moser.

www.decorsettraditions.com

www.facebook.com/Decorsettraditions

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