Se faire rare pour se faire désirer

Notre seule limite, celle de notre imagination

Le 23/03/2017
par Julie Clessienne
Ce qui est rare est cher et recherché. Certaines grandes entreprises, dont la plus connue est certainement Apple, ont fait de cet adage une véritable stratégie marketing. À l’heure de l’industrialisation à outrance, miser sur la rareté peut donc s’avérer payant et séduisant. Même pour les entreprises artisanales. Exemple avec l'entreprise Tredart à Clermont-Ferrand (63).
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Éric Romero conçoit ses fauteuils comme des trônes qu’on ne partage pas et qui permettent d’asseoir sa personne. Ci-dessus l’exemple du Triangle.

Faire de la petite série s’est presque imposé à David Romero et son compère de l’époque Éric Seguinotte, rencontré lors de leur formation en chaudronnerie, quand ils se sont lancés dans la conception et la fabrication de fauteuils d’exception en métal en 2010. "Nous voulions créer des pièces originales, hors de ces méthodes où le temps passé et les coûts de production sont limités, la seule limite, pour nous, étant celle de l’imagination."

Matières nobles, lignes géométriques difficilement reproductibles à l’échelle industrielle… Leurs créations sont à tout point de vue uniques, mais cela ne paye pas ! Leur vient alors l’idée de lancer des collections, déclinant chacun de leur modèle (sept à ce jour) en douze exemplaires, numérotés et signés. "Nous ne voulions pas être dans la répétition. Cela tue la pièce que de la multiplier à tout prix. Côté distribution, le marché du luxe que nous visions nous a aussi imposé de faire des séries limitées. Il faut forcément créer du volume si l’on veut vendre quelques pièces, surtout quand celles-ci nécessitent deux mois de travail !", affirme David Romero, désormais seul aux commandes de son entreprise Tredart, installée à Clermont-Ferrand (63). Le concept a, en tout cas, le mérite de plaire et de faire des émules jusqu’à Los Angeles où l’une de leur réalisation, le Carat Émeraude, s’est vendue à plus de 40 000 euros dans la galerie de JF Chen !

Une question d’image

Aujourd’hui, afin d’équilibrer les commandes et grâce au bouche-à-oreille, David Romero répond également à des demandes de création de mobilier sur mesure, majoritairement pour des professionnels mais, sur son site internet, il ne communique que sur ses fauteuils haut de gamme : "C’est une question d’image. Je ne veux pas décrédibiliser la première activité en communiquant trop sur la deuxième. Le savoir-faire est unique mais les deux activités ont leur propre caractère." Une stratégie originale qui contribuera, encore un peu plus, à faire de ses œuvres des objets rares, recherchés un jour par les collectionneurs du monde entier, qui sait ?

Tredart | Tél. : 09 83 38 48 67 contact@tred-art.com | www.tred-art.com

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