Crise énergétique 

Quelles sont les principales mesures du plan de sobriété ? 

Le 06/10/2022
par Cécile Vicini
Ce jeudi 6 octobre, le gouvernement a présenté son plan de sobriété énergétique. L’objectif de cette mesure exceptionnelle est, sans surprise, de préparer les Français à un hiver difficile. En cause, la privation de gaz russe et l’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires. Si les entreprises n’enregistrent encore aucune contrainte, elles sont cependant sous le coup d’une recommandation vivement encouragée. Tour d’horizon des différents points. 
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C’est la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qui a commencé les annonces, en mentionnant « l'urgence » à mettre en place des politiques de sobriété, afin d’assurer l’ « indépendance énergétique de la France, mais aussi pour tenir les objectifs de réduction de gaz à effet de serre.»

Chiffré à 800 millions d’euros pour « accompagner les gestes de la sobriété dans les bâtiments, les transports et les collectivités », le plan sera actionné sur plusieurs formes, à la fois des obligations, mais aussi des encouragements et des recommandations. 

La campagne "Chaque geste compte" 

Elle sera lancée dès le 10 octobre prochain et concerner l’ensemble des Français dans leur quotidien, et mettra l’accent sur cinq gestes phares : 

  • La limitation du chauffage à 19° dans les pièces principales et 17° dans les chambres ; 
  • La baisse de la température des chauffes-eau à 55° (un des équipements les plus gourmands en énergie dans les habitations) ; 
  • L’achat de thermostats programmables ; 
  • Décaler l’usage des appareils énergivores, comme les machines à laver ;
  • Éteindre les appareils en veille (télévision, box Internet…). 

L’objectif est double : 

→ 10% d’économies d’ici 2 ans ; 

→ 40% d’économies d’ici 2050. 

Récompenser le covoiturage et encourager le télétravail 

Outre les gestes du quotidien, le Gouvernement souhaite pointer la mobilité des usagers. À compter du 1er janvier 2023, toutes les personnes qui s’inscrivent sur une plateforme dédiée au covoiturage recevront un bonus financier (à hauteur d’une centaine d’euros) qui pourra être utilisé sur la plateforme en question. 

Pour ce qui est du télétravail, le Gouvernement annonce revaloriser l'indemnisation télétravail à 15%. Elle passe ainsi de 2,50 à 2,88 euros/jour, proportionnellement à l’augmentation des prix de l'énergie à l’horizon 2023.

Une enveloppe à neuf chiffres pour la rénovation des bâtiments publics 

Le montant total de cette enveloppe s'élève à 150 millions d'euros. L’enjeu sera d’encourager la rénovation des bâtiments pour qu’ils soient moins énergivores. Pour accélérer cette tendance, l’État mise sur les petits travaux à « gains rapides » dans les bâtiments publics :

  • Chaudières économes ; 
  • Isolation ; 
  • Installation d’ampoules LED ; 
  • Installation de thermostats intelligents. 

→ Objectif de cette mesure : générer une économie annuelle 250 GWh. 

Le ministre de la Transformation et de la Fonction publique, Stanislas Guerini, a apporté quelques précisions :

« 150 millions d'euros supplémentaires pour qu'aucun projet de rénovation de chaudières, de déploiement de thermostats intelligents ne soit bloqué » et « une 'task force' d'énergéticiens et de techniciens qui se déploieront dans chaque territoire du pays pour, ici, régler les chaudières, là, voir si nous interagissons bien avec les opérateurs d’énergie".

Coupure de l’eau chaude dans les lieux administratifs 

Selon les chiffres avancés par le Gouvernement, la consommation des ballons d’eau chaude représente 10% de la consommation énergétique dans les bâtiments publics.

Un « confort » qui peut être supprimé dans les lieux professionnels, à la différence des habitations. 

Pour que la mesure soit bien appliquée, des « ambassadeurs sobriété » font être déployés sur tout le territoire.

Les administrations et lieux publics chauffés à 19°

Ce palier ne devra pas être dépassé dans les administrations publiques. Côté entreprises, aucune obligation ne sera imposée, mais la mesure reste fortement encouragée. 

À noter qu’en cas d’approvisionnement difficile en électricité au cours de l’hiver, la température maximale dans les bâtiments publics passera à 18°. 

L’éclairage public limité, voire coupé 

En ligne de mire, l’éclairage sur la voie publique, lampadaires et enseignes confondues. Il s’agit d’une consommation en énergie très importante, à hauteur de 30% des factures énergétiques des collectivités selon le Gouvernement. 

La mesure pourrait porter sur plusieurs points : 

  • Extinction des feux pendant la nuit ; 
  • Diminution de l’intensité lumineuse ; 
  • Installation de LED automatisées. 

En cas de situation tendue, les mairies pourront demander l’extension des enseignes et des publicités lumineuses entre 1h et 6 heures du matin. 

Une charte distribuée aux entreprises 

Dans ce plan de sobriété, les entreprises n’ont aucune contrainte, mais elles sont tout de même encouragées à suivre les « 15 actions concrètes » pour lutter contre le gaspillage énergétique. 

Dans cette charte, figure essentiellement les bonnes pratiques pour une meilleure gestion de la consommation, le soutien à la mobilité durable et la revue de l’organisation du travail. 

En signant la charte, les entreprises s’engagent à faire des efforts sur les déplacements, à minimiser les transports aériens et à privilégier le train. Elles peuvent également, si elles le souhaitent, présenter un plan sobriété au comité sociale et économique et aux délégués syndicaux. 

Alors quand ce plan prendra-t-il fin ? Pour l’heure, la ministre Agnès Pannier-Runacher a déjà donné le ton : « Le combat ne s'arrêtera pas à l'hiver 22-23 ». Nous devons le continuer, nous devons améliorer les mesures. (...) C'est un travail des trente ans qui viennent."

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