Maçons - Carreleurs

S’adapter à un marché fragile

Le 15/12/2016
par Gaëlle Krähenbühl
La maçonnerie-carrelage représente l’un des secteurs les plus forts de l’artisanat du bâtiment. Mais ces dernières années, il a subi de plein fouet la crise et les professionnels doivent sans cesse innover pour redonner confiance aux clients.
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Dominique Métayer, président de l'Union nationale artisanale maçonnerie-carrelage.Dominique Métayer, président de l'Union nationale artisanale maçonnerie-carrelage.

Dominique Métayer est président de l’Union nationale artisanale maçonnerie-carrelage au sein de la Capeb depuis 2005. Les évolutions, et surtout la crise du bâtiment, il les a vécues de plein fouet. "Nous venons de vivre sept années difficiles. En six ans, ce sont 17 000 emplois qui ont disparu dans notre domaine." Mais depuis environ trois trimestres, l’activité semble être repartie. "Un léger redémarrage, selon Dominique Métayer, qui s’explique par des taux de crédit plus bas et plus attractifs pour les clients et la mutation de l’ancien bâti qu’il faut adapter et rénover. On espère que cette tendance va s’installer durablement."

Et pour maintenir la reprise, le président assure qu’il faut "apprendre à mieux communiquer. Nous devons nous rendre plus visibles, montrer ce que l’on sait faire aux clients potentiels. On doit se mettre dans la peau du maître d’ouvrage." Autre piste : la proximité. "Dans un marché concurrentiel, il faut miser sur le travail de proximité. En limitant les déplacements longue distance et en proposant un service après-vente de qualité, on va gagner en compétitivité."

Boîte à outils numérique

La profession doit également sans cesse se renouveler. "La réglementation se complexifie, la performance énergétique est d’actualité, l’accessibilité devient une priorité et les attentes des clients évoluent. Les formations pour se mettre à la page sont essentielles, pour travailler sur des nouveaux matériaux et avec de nouvelles techniques. Même si bien souvent, c’est sur le terrain que les artisans maçons et carreleurs mettent en pratique ces savoir-faire." Le rôle de la Capeb est notamment de tenir les entreprises informées des différentes évolutions. "Nous sommes un appui pour les avertir et les éclairer sur les changements techniques et juridiques. On les tire vers le haut, pour que la profession gagne sans cesse en qualité et performance."

Et pour cela, un nouvel outil pointe son nez, dont les artisans du bâtiment doivent se saisir sans attendre. "La maquette numérique est l’avenir du métier de maçon et du bâtiment en général. Il s’agira de centraliser toutes les informations relatives à un chantier sur une maquette numérique commune à toutes les professions qui y participent. Architectes, industriels, bureaux d’études, maçons... Ce sera un gain de temps et d’efficacité. Et la traçabilité sera optimisée, note le président. La Capeb espère vivement que ce nouvel outil numérique sera accessible à toutes les entreprises, sans exception. D’ici deux à cinq ans, cette innovation fera partie de la caisse à outils du maçon", prédit-il.

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