Exercer en itinérant

Un food truck "so british"

Le 23/03/2017
par Gaëlle Krähenbühl
Déguster des burgers dans un bus impérial, c’est l’idée insolite de Claire Baubrit et Hugo Lallemand. Il y a quatre ans, le jeune couple a surfé sur la tendance des foodtrucks, à Troyes (10). Objectif : miser sur l’originalité et la proximité.
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C’est dans un vieux bus plein de charme, acheté aux enchères à Paris, que Claire et Hugo ont décidé de construire leur rêve, en 2013. "Au départ, on voulait ouvrir une pâtisserie classique à Troyes. Mais là-bas, on était face à une vraie désertification du centre-ville. Pour élargir notre clientèle, on a donc cherché un mode de vente ambulante", explique Hugo Lallemand. Mais pas n’importe lequel, car à cette époque la tendance des food trucks est en train d’exploser. "Il fallait absolument se démarquer. Avec le bus impérial, on avait un avantage : les clients pouvaient se restaurer à l’intérieur, dans une salle de 28 couverts." Un plus dans un marché concurrentiel. "Dans les années qui ont suivi, huit food trucks ont d’ailleurs ouvert à Troyes. C’est énorme !", assure Hugo. Mais le couple a l’art et la manière de rester sur le devant de la scène. "Nous sommes pâtissiers de métier. Rapidement, on a compris qu’on devait élargir notre palette si on voulait durer." Aujourd’hui, leur activité est devenue un véritable restaurant, spécialisé dans les burgers. "C’est une valeur sûre, estime Hugo. Et la carte change chaque semaine."

Des produits de qualité

Toujours dans l’idée de se démarquer, les jeunes restaurateurs misent sur des produits locaux et de qualité. "Nos aliments sont frais et issus de la région. On travaille directement dans le bus, où une véritable cuisine a été installée. Même si ce n’est pas toujours simple, notre chiffre d’affaires est en croissance."

Une telle activité engendre néanmoins beaucoup de charges. "On paye les emplacements, un hangar pour abriter le bus, les forfaits d’électricité, l’assurance du bus, l’essence... Mises bout à bout, toutes ces dépenses sont importantes." Depuis quatre ans, le couple a embauché quatre personnes et investi pas moins de 200 000 euros dans le bus. "À chaque panne, les réparations sont élevées. L’engin a plus d’un million de kilomètres au compteur." On est loin de l’idée du food truck à zéro charge ! À Troyes, le couple a fidélisé une clientèle d’habitués et, en été, les touristes de passage font souvent un arrêt dans leur bus, qui attire le regard. "La ville se situe sur la route des vacances. En saison estivale, on a beaucoup d’Anglais." Sans trop de publicité, le duo a réussi à se faire un nom. "On mise uniquement sur notre page Facebook, nos cartes de visite et le bouche-à-oreille", précise Hugo. Une recette qui fonctionne !

Claire et Hugo sur Facebook

Combien ça coûte ? et ça rapporte ?
Pour l’achat d’un véhicule + l’équipement il faut compter environ 40 000 €.
Une estimation des frais d’essence : de 150 à 200 € par mois.
En moyenne chaque camion sert entre 100 et 150 repas par déjeuner.
Un camion génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 400 000 €.

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