Artisanales de Chartres

Un Salon virtuel, sans limite ni frontière

Le 17/06/2020
par Julie Clessienne
Le Covid-19 a eu raison de la 27e édition des Artisanales de Chartres telles que nous les connaissions. À quelques mois de l’événement, qui rassemble habituellement 90.000 visiteurs et 500 exposants, la CMA d’Eure-et-Loir, organisatrice du Salon, s’oriente vers une version "virtuelle". Une chance pour les artisans de maintenir un lien précieux avec le grand public, mais aussi de se remettre à niveau en bénéficiant d’un accompagnement sur le volet numérique.
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À l’instar des Journées européennes des métiers d’art ou des portes ouvertes des CFA de l'artisanat, la CMA d’Eure-et-Loir n’a eu d’autre choix cette année que d’opter pour une édition virtuelle de ses fameuses Artisanales de Chartres. "Le 15 mai était la date butoir pour engager les prestataires. Or, à ce moment-là, nous ne pouvions encore nous projeter. L’État ne s’était pas prononcé sur le maintien des événements de plus de 5.000 personnes à l’automne. Nous qui accueillons un public familial – 90.000 personnes sur 4 jours –, qui plus est sous chapiteau… C’était illusoire de se lancer !", explique Michel Cibois, Président de la CMA 28 et des Artisanales de Chartres.

Qu’à cela ne tienne ! Les dates seront maintenues – du 8 au 11 octobre – et les exposants pourront bénéficier de l’aura et de la communication de l’événement, présenté comme le plus grand Salon dédié à l’artisanat en France, mais cette année sur le Web. "Toutes les manifestations prévues de mars à juillet sont reportées à la rentrée. Face à cette concurrence accrue, nous avions la volonté de rester dans le paysage médiatique, de conserver le lien avec nos partenaires et, surtout, de soutenir l’artisanat local, si durement impacté et qui n’a pas encore pu totalement retrouver sa clientèle", affirme Michel Cibois.

Recréer le Salon et ses sensations

Avantages non négligeables de ce format virtuel : un tarif unique et hypercompétitif de 150 € HT/stand et aucune limite d’inscription ou de fréquentation pour les exposants comme pour les visiteurs ! "L’idée est de recréer le Salon et ses sensations sur un portail et d’y déambuler comme dans un jeu vidéo !", précise le président de la CMA28. L’artisan pourra personnaliser son stand (couleur, forme, avatar, écrans sur lesquels passeront des vidéos, catalogue de produits…) et interagir avec les internautes (visio, messagerie instantanée…). "Il n’y aura pas de ventes en ligne mais les visiteurs seront invités à créer des listes de leurs envies ; la CMA se chargera de prévenir les artisans ou de renvoyer vers leur site marchand."

Les CFA et les partenaires institutionnels disposeront aussi d’espaces bien identifiés sur lesquels ils pourront diffuser des webinaires, échanger via des chats… "Les CFA sont déjà coutumiers des solutions numériques et n’auront aucun mal à reproduire ce qui fait habituellement le succès du pavillon Artischool : des démonstrations en direct, la possibilité d’interroger les formateurs et les apprentis sur le parcours en apprentissage… Pour drainer les jeunes vers cet espace, nous allons collaborer avec des Youtubeurs, histoire de faire le buzz, comme en 2018", détaille Michel Cibois.

Du côté de la mutuelle Garance, plusieurs pistes de réflexion sont envisagées. Le partenaire historique du Salon ne pourra organiser son habituel concours "Tremplins", qui donne un coup de pouce et une belle visibilité à de jeunes entreprises artisanales, mais disposera  a priori d’un pavillon spécial sur le portail. "80 jeunes pousses s’étaient déjà inscrites pour participer à l’événement cette année. Elles pourraient se voir offrir, pour celles qui le désirent, leur stand par Garance en octobre et, exceptionnellement, auront le droit de repostuler l’année prochaine". Garance compterait aussi inviter les 220 Tremplins des éditions précédentes pour créer, à terme, un "club des anciens".

Un accompagnement au numérique

La période de confinement et les mesures de distanciation physique imposées dans la foulée ont prouvé à l’artisanat qu’il lui fallait se réinventer et s’adapter. Une évolution qui passera forcément par le numérique. "Ce grand événement virtuel sera l’occasion pour la Chambre de métiers de faire un diagnostic précis des besoins de ses ressortissants en la matière. La condition sine qua non pour participer aux Artisanales sera de fournir des photos ou des vidéos de qualité, de disposer d’une connexion efficace, du matériel adéquat et de quelques connaissances techniques pour assurer une présence en ligne durant 4 jours", détaille Michel Cibois.

Ainsi, lors de chaque inscription, l’artisan sera soumis à un questionnaire pour évaluer son niveau, puis sera accompagné par les services de la CMA (coach, formation en ligne ou en présentiel, renvoi vers des prestataires, montage des dossiers d’aide pour s’équiper ou se former…) ou renvoyé vers sa CMA locale s’il vient d’un autre département que l’Eure-et-Loir. "Ces moyens de communication représenteront à terme de nouveaux débouchés pour l’artisanat ; c’est plus que jamais le moment pour eux de se mettre à niveau et les moyens mis en œuvre pour ces Artisanales virtuelles ainsi que les nombreuses aides étatiques et régionales arrivent à point nommé", conclut le président de la CMA 28.

Pour vous inscrire et participer à l'événement : www.les-artisanales.com - Tél. : 02 37 91 57 09

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