Enquête

Les magasins d'usine, premiers concurrents des commerces de proximité

Le 18/07/2017
par Samira Hamiche
Une enquête de la Fédération des Centres de gestion agréés (FCGA) révèle, contre toute attente, qu'Internet n'est pas le principal concurrent des détaillants de proximité. Plus "menaçants", les magasins d'usine semblent, eux, s'accaparer des parts de marché de plus en plus importantes.
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Le constat est inédit. D'après une étude de la Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA) sur l’environnement commercial des petites entreprises, près de 6 dirigeants de TPE sur 10 (58,8%) affirment que les magasins d'usine sont leurs principaux concurrents. 

A l'heure de l'e-commerce et de la plateformisation (uberisation) des services, les patrons de TPE de l'artisanat et du commerce de proximité n'accusent finalement pas la vente en ligne.

Le phénomène est d'autant plus surprenant qu'en 2014 encore, seuls 23,1% des patrons de petites entreprises estimaient que les magasins d'usine grapillaient leurs parts de marché.

La mode des "géants" ?

Bien que déroutant à l'ère de la livraison en 24H, l'engouement des consommateurs pour les magasins de destockage à petits prix est réel et quantifiable. A eux seuls, rappelle la FCGA, les 26 plus grands magasins d’usines représentent 3 % du parc commercial français et génèrent 1,2 milliard d'euros de chiffre d’affaires.

Pour "sonner" moins bruts et plus modernes, ces gigantesques points de vente jouent sur la sémantique, en se faisant appeler "villages de marques" ou "outlets". Accessibles aux petites bourses, ils proposent des articles - vestimentaires pour la plupart - de grandes marques (invendus, surplus, retours...) à des prix défiant toute concurrence.

Internet, loin derrière...

Les "autres circuits de distribution" (42,1 %) et les grandes surfaces (40,8 %) figurent en 2e et 3e position sur la liste des principaux concurrents des TPE interrogées par la FCGA. 

La toile n'arrive qu'à la 4e place. Ainsi, seuls 34,4% des chefs d'entreprises estiment qu'Internet constitue leur principale concurrence. "Cette minoration de la menace que représentent les sites de vente en ligne pour les petites entreprises du commerce, de l’artisanat et des services contraste nettement avec les derniers chiffres de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad)", analyse la FCGA. 

En effet, selon l'organisme, les ventes sur internet ont progressé de 14,2 % au T1 2017 (par rapport au 1er trimestre 2016), pour atteindre 20 milliards d’euros, soit 2,5 milliards de plus que l’an dernier. Un résultat colossal !

Au 5e rang des concurrents directs arrivent les autres artisans (29,2 %) et au 6e les autres commerçants ou prestataires (28,8 %).

Souplesse, écoute, communication : 3 leviers de stratégie

Moins exposés à la concurrence du web et en plein développement digital, 32,3 % des artisans déclarent que leur activité est restée stable ces trois dernières années. Près d’un quart déplorent une baisse et un peu moins de 10 % ont connu une activité en hausse. Seuls 14,5 % revoient leurs prix de vente pour tenter d’enrayer la baisse des ventes. 

Pour fidéliser leurs clients et répondre à leurs exigences, les dirigeants de TPE n'hésitent pas à adapter leur offre, en modifiant leurs gammes de produits ou de services (17 %).
Autre stratégie : 15,7 % d'entre eux n’hésitent pas à proposer de nouvelles prestations à leurs clients.

Enfin, analyse la FCGA, le troisième levier actionné par les artisans et les commerçants (15,3 %) pour préserver leurs chiffres d’affaires reste la fidélisation de la clientèle et la communication (notamment sur les réseaux sociaux).

http://www.fcga.fr

 

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