Nettoyage industriel

L'humain au sens propre

Le 11/01/2018
par Samira Hamiche
Vigilantes au quotidien à la protection des salariés, les entreprises artisanales de nettoyage dit "industriel" ont pris les devants en termes de RSE. Grâce à sa politique de formation et transmission, cette branche des entreprises de propreté ne cesse de faire des petits et s’est imposée comme un véritable ascenseur social.
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Artisanat entreprises nettoyage

Peu médiatisées, les entreprises de nettoyage industriel méritent pourtant un regard attentif. Viviers d’emplois, elles sont au nombre de 35 000 en France selon l’Insee et emploient près de 500 000 salariés. Parmi elles, environ 8 000 sont des entreprises artisanales de moins de dix salariés (33 000 salariés au total).

"Les années 70 ont vu naître de nombreuses entreprises", apprend Philippe Jouanny, président de la Fédération des entreprises de propreté (FEP) d’Île-de-France. Aujourd’hui, la tendance est aussi à la reprise, car "beaucoup d’entrepreneurs sont proches de la retraite".

Un ascenseur social

La création n’est toutefois pas en reste. Et pour cause. "La branche investit beaucoup - 100 millions d’euros par an - dans la formation initiale et continue des salariés, notamment via les Certificats de qualification professionnelle (CQP)", indique Philippe Jouanny. Depuis 2007, 16 000 CQP ont été délivrés à des salariés encadrants, qui peuvent ensuite créer leur entreprise.

"Ces cadres, qui ne constituent que 3 à 5 % des effectifs, "sont quasiment tous issus de la base". "Nous bénéficions d’un ascenseur social extraordinaire, extrêmement rapide : quelqu’un de courageux et compétent techniquement peut en quelques années acquérir un statut de cadre, un statut social et économique", note notre interlocuteur.

"Pour créer son entreprise, il faut des compétences techniques et beaucoup de courage."

Pionniers de la RSE

Exemplaire en termes de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), la branche a planché sur le sujet dès 2009. Centrale, la politique de prévention santé-sécurité fait partie des "quatre priorités de branche". Elle cible notamment la lutte contre les troubles musculo-squelettiques (TMS), mais concerne tous les axes de la santé au travail.

Autre ligne de conduite : la lutte contre la précarité. La branche garantit un emploi durable aux salariés, qui pour un tiers travaillent dans plusieurs entreprises. Pour ce faire, elle utilise deux outils : le CDI et la "garantie d’emploi" (art. 7 de la Convention collective). "Quand on perd un contrat commercial, l’entreprise qui succède reprend les salariés. Ils continuent à travailler sur le même lieu, aux mêmes conditions. Seul l’employeur change."

Mérite et fierté

Malgré sa rigueur, le métier est victime de préconçus. "Travailler dans cette branche ne se résume pas à passer l’aspirateur : le métier a énormément évolué sur les méthodologies, l’utilisation des produits et les matériels", souligne Philippe Jouanny.

En outre, le secteur est loin d’être dévalorisant. "Certes, personne ne se réveille à 15 ans en se disant ‘je vais être femme de ménage ou agent de propreté’. Mais si vous en parlez avec des salariés, vous verrez qu’ils sont extrêmement satisfaits d’exercer ce métier," insiste Philippe Jouanny. "Savoir que vous allez rendre un lieu propre, c’est un réel élément de motivation, concret."

La propreté, trois segments d’activité

  • Le nettoyage industriel (B2B) concerne l’intérieur de locaux et leur propriété (parking, entrées, etc.)
  • Le nettoiement concerne l’extérieur des bâtiments (nettoyage de voirie).
  • Le ménage (B to C) fait référence au nettoyage chez les particuliers (services à la personne).

fep-iledefrance.fr 

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