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MC Plast : idées contre pétrole

Le 06/04/2020
par Sylvain Villaume
Au départ, MC Plast fabrique des pièces en plastique à usage unique. Mais la conversion déjà ancienne de Michel Criquetot, son fondateur, à la cause environnementale l’a amené à développer la recherche afin d’utiliser des matières premières biodégradables, conciliant avec succès développement industriel et développement durable.
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Son travail sur les matières premières biodégradables a valu à Michel Criquetot un prix départemental Stars & Métiers, catégorie Innovation.

Se promenant dans un magasin de Nantes, Michel Criquetot découvre un jour un stylo-bille biodégradable. Quelques mois après la création de son entreprise, lui vient l’idée de recourir à des matières dépourvues de pétrole : "Les pièces en plastique que nous fabriquions, comme les cales de transport, ne servaient qu’une fois et finissaient, au mieux, à la poubelle, explique-t-il. Cette découverte du stylo transformé en compost m’a proprement fasciné et c’est elle qui a déclenché l’idée…" Nous sommes au début du nouveau millénaire, MC Plast se rapproche alors du laboratoire de recherche universitaire Valagro, à Poitiers, "car il fallait inventer certaines matières".

"Travailler sur la recherche avec un laboratoire spécialisé n’est pas seulement source d’émulation. C’est nécessaire pour l’avenir : nous utiliserons dans dix ans des matières qui n’existent pas aujourd’hui !"

Dans le sens de l’écologie

En 2019, MC Plast a produit et vendu deux millions  de clips pour les plants de tomates, entièrement compostables ! Mais dix ans de mise au point ont été nécessaires : "Nous butions sur un problème technique", signale Michel Criquetot. La solution, trouvée en 2013, coïncide avec la généralisation de la prise de conscience des enjeux environnementaux. Les maraîchers qui, hier, sur leurs terres ou dans leurs serres, ne savaient pas vraiment quoi faire de leurs clips, les abandonnent aujourd’hui à même la terre sans le moindre scrupule, et pour cause : en onze semaines, ils ont disparu parmi la matière organique, sans polluer les sols.

Le champ des possibles

Les industriels – clients potentiels de MC Plast – "se doutent qu’ils finiront bien par être taxés pour l’emploi du plastique, déjà interdit dans certains usages", souligne Michel Criquetot. Alors, ils anticipent : "Certains viennent nous voir avec de très gros projets industriels et nous demandent des pièces biosourcées. Tout n’est pas encore réalisable : sur des camping-cars par exemple, il n’est pas encore possible de se passer de plastique sur les pièces extérieures." Mais le créneau dans lequel MC Plast s’est très tôt engagé semble aujourd’hui ouvrir de nouvelles portes à cette entreprise de Loire-Atlantique qui, autour de son fondateur et de son épouse, responsable administrative et financière, compte pour l’instant deux salariés.

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