Etude

Apprentissage : son attrait se confirme auprès des bacheliers

Le 11/09/2018
par Paolo Garoscio
L’Institut supérieur des métiers (ISM) et Maaf viennent de dévoiler leur dernier baromètre, portant sur l'apprentissage artisanal en France. Il pointe une stabilisation des inscriptions en première année et une hausse du nombre d’apprentis bacheliers ou issus de l’enseignement supérieur. L’artisanat confirme son rôle majeur en la matière.
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Nicolas Gouin (à droite), lauréat 2018 du Prix du maître d'apprentissage, transmet son savoir-faire dans un secteur porteur : la boulangerie.

Si l’apprentissage en France a connu une période compliquée entre 2012 et 2015, il a, depuis, retrouvé des couleurs avec une hausse des effectifs de 2 % entre l’année scolaire 2014-2015 et l’année scolaire 2016-2017. L’artisanat, de son côté, continue de jouer un rôle majeur dans la formation de ces apprentis, selon le dernier baromètre de l’Institut Supérieur des Métiers (ISM) et Maaf, "Les chiffres de l’apprentissage", publié en septembre 2018.

Plus de 73 000 nouveaux apprentis chez les artisans de France

Lannée scolaire 2016-2017 a été l’occasion pour 412 280 apprentis de commencer ou poursuivre leur formation.

L’artisanat, à lui seul, en forme 35 % (144 270 apprentis), confirmant ainsi son statut de premier employeur d’apprentis de France. Pas étonnant, dans ce cas, que 73 325 nouveaux inscrits en 2016-2017 aient opté pour une entreprise de l’artisanat pour commencer leur formation.

L’alimentation : un secteur qui attire

Si le BTP reste le premier secteur de l’artisanat en termes de nombre d’apprentis, 54 540 durant l’année scolaire 2016-2017 toutes années confondues, c’est l’alimentation qui a le vent en poupe. Le nombre d’apprentis a atteint 38 530, en hausse de 9 % par rapport à l’année scolaire 2012-2013.

Cette hausse est surtout liée à l’intérêt nouveau que les apprentis portent à certains domaines : le CAP boulangerie, le CAP boucher et la Mention Complémentaire Pâtisserie sont parmi les diplômes ayant connu la plus forte hausse d’inscrits.

Des disparités en France

L’apprentissage en France reste une formation différemment appréciée selon les régions : alors que 25 % des TPE artisanales employaient un apprenti en 2016-2017 dans la Sarthe, premier département de France en termes de pénétration de l’apprentissage, en Seine-Saint-Denis seulement 4 % des entreprises artisanales en employaient un. D’une manière générale, selon ce baromètre, c’est dans le Nord de la France, et surtout dans le Nord-Ouest, que l’apprentissage est le plus développé avec un taux de pénétration dépassant généralement les 15 %.

Pour ce qui est des nouvelles inscriptions durant l’année 2016-2017, elles ont été particulièrement dynamiques dans les Pays de la Loire (+8 %) et en Bretagne (+6 %) tandis que certaines régions ont vu le nombre de nouveaux apprentis baisser (-2 % en Occitanie et en Bourgogne-Franche-Comté).

Plus de femmes et plus de bacheliers

Le portrait-robot de l’apprenti a également évolué à commencer par l’augmentation des formations liées à une reconversion professionnelle : elles font chuter la part de mineurs dans l’apprentissage de 47 % à 45 %. Mais c’est surtout le nombre de bacheliers qui se réorientent qui se révèle être une bonne nouvelle pour les artisans et l’apprentissage en général. Pour l’année 2016-2017, pas moins de 12 200 apprentis qui entamaient une formation en apprentissage avaient le bac en poche, soit 16 % de l’ensemble des nouveaux apprentis de l’année, contre 11 % en 2012-2013.

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