Interview

Benjamin Stalter : les pratiques écoresponsables en salon de coiffure, c'est possible !

Le 07/09/2022
par Propos recueillis par Cécile Vicini
Fin août, la Première ministre Élisabeth Borne a demandé une économie de 10% aux entreprises sur leur facture énergétique pour palier à la baisse de livraison de gaz russe. Parallèlement, beaucoup de professionnels avaient déjà intégré cette logique écoresponsable dans leur structure. Pour nous en parler, Benjamin Stalter, coiffeur reconnu sur la scène internationale, coprésident de l’Unec 67 (Alsace), mais aussi ambassadeur « Énergie verte » pour l’électricité de Strasbourg, nous fait part des bonnes pratiques qu’il applique au quotidien. 
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Quels sont les éco-gestes que vous appliquez au quotidien dans vos salons de coiffure ?

« Nous pratiquons des gestes eco-gestes tout au long du parcours client et l’ensemble de nos salons ont été pensés dans cette logique. Sur la structure à proprement parler, nous utilisons des éclairages LED, nous activons la climatisation uniquement lorsque c’est nécessaire, nous avons fait installer des économiseurs d’eau dans les bacs à shampooing et enfin, nos machines à laver et nos sèches-linge sont classés A. Avec les équipements de coiffage, ce sont les équipements les plus énergivores ». 

« Nous incluons également notre clientèle dans cette démarche écoresponsable pour qu’ils soient à leur tour actifs dans cette dynamique. Concrètement, nous utilisons des colorations qui se rincent plus facilement que d’autres pour limiter la consommation d’eau, nous avons également intégré un système de récupération de cheveux, et nous vendrons des brosses à cheveux biodégradables. »

« Enfin, l’ensemble de nos salons est certifié « développement durable, mon coiffeur s’engage ». À ce stade, il est difficile de quantifier l’impact réel de nos initiatives, mais la majorité de nos clients y est sensible ». 

À grande échelle, quelles sont, selon vous, les mesures fortes pour arriver à des résultats plus pertinents ? 

« Les premières initiatives seraient la limitation des déchets, de sensibiliser les industriels à réduire leurs emballages, de produire davantage de produits écoresponsables. Pour ma part, je m’efforce de choisir des produits qui respectent l’environnement, si possible fabriqués en France ou dans la région. Par exemple, nous vendons des shampooings solides qui sont fabriqués dans le nord de l’Alsace ».

Comment mettre en place la récupération de cheveux dans votre salon ? 

« Il suffit de récupérer l’ensemble des cheveux coupés, ils sont ensuite envoyés à un organisme spécialisé qui en fait des boudins pour sauver les océans, des tapis de paillage, et qui les utilise également pour la recherche. »

« En pratique, la mise en place est rapide : on s'inscrit auprès d’un organisme, on vous envoie un kit PLV et un bac de récupération. Une fois que ce bac est plein, on demande un retrait via une plateforme et la récupération se fait par un coursier équipé d’un vélo ou d’un véhicule au gaz naturel ». 

L’énergie verte : comment en bénéficier ? 

« Nous avons souscrit à un contrat d’électricité verte qui a la particularité d’être produite dans la région. Pour celles et ceux qui souhaitent s’engager dans cette démarche, c’est relativement simple : il suffit de demander à changer les modalités de son contrat avec son fournisseur d’énergie en demandant d’être approvisionné en électricité verte et régionale. »

Fin août dernier, Élisabeth Borne, la première ministre, a demandé aux entreprises une économie moyenne de 10% sur leur facture énergétique. Comment envisagez-vous cette réduction dans vos salons ?

« Je pense qu’il aurait été intéressant que le Gouvernement propose dans un premier temps un accompagnement, par exemple avec un guide des bonnes pratiques, avant de demander de telles économies dans un délai aussi court. De mon côté, et avec l’ensemble de mes managers, nous allons appliquer de nouveaux process pour aller plus loin que la simple réduction de la consommation d’énergie. Je pense par exemple à une limitation sur l’utilisation du chauffage et de la climatisation, à un réglage automatique des luminaires pour réduire leur amplitude lors de la fermeture des commerces. Nous allons également étendre les serviettes au lieu d’utiliser le sèche-linge. Parallèlement, nous allons bien sûr continuer à limiter notre consommation d’eau et renforcer nos mesures sur la limitation des déchets que nous produisons. »  

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