APCMA

Bernard Stalter : ses ambitions pour l’artisanat (1/4)

Le 16/01/2017
par Propos recueillis par Julie Clessienne et Samira Hamiche
Suite à son élection à la présidence de l’Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat (APCMA), Bernard Stalter se penche avec nous sur ses ambitions et ses projets pour faire de l’artisanat un secteur clé de l’économie française. Premier volet de cette rencontre avec ses engagements et ses prérogatives vis-à-vis des pouvoirs politiques en place et à venir...
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Bernard Stalter "Dans une période où il y a 5 millions de demandeurs d’emploi, donner de l’emploi et de la formation, c’est donner de la dignité aux gens."

Vous avez été élu président de l’APCMA en décembre dernier. Que représente cette mission et qu’allez-vous faire pour l’Artisanat ?

Quand on connaît son dossier, ses projets, le positionnement que l’on veut donner à un secteur, on est convaincu par sa mission. Aujourd’hui, nous avons un vrai travail à faire en termes de reconnaissance de l’artisanat qui est porteur d’avenir autant pour les jeunes que pour les entreprises, leur développement et tout simplement pour notre pays. Il y a quelques mois, la France entière s’est mobilisée pour 400 emplois chez Alstom : c’était très important. Mais quand on se rappelle qu’il y a deux ans de cela, tout le bâtiment perdait 400 emplois par jour et que cela n’a mobilisé personne, cela prouve bien que nous parlons d’un secteur qui n’est pas assez reconnu et qui n’arrive pas encore à susciter la vraie mobilisation des collectivités et de l’État. L’artisanat peut participer à une relance de notre pays du moment que le gouvernement, les parlementaires, les collectivités locales et les Régions nous accordent leur considération. Les entreprises françaises aujourd’hui cherchent des apprentis, du personnel qualifié. Dans une période où il y a 5 millions de demandeurs d’emploi, donner de l’emploi et de la formation, c’est donner de la dignité aux gens. Nous devons mettre une vraie politique en place dans ce sens…

" Quel bonheur d’être un artisan, de travailler manuellement, en toute convivialité, en aimant les gens et en étant aimé par eux sur l’ensemble du territoire ! "

En parlant de politique, quelles sont les priorités du secteur à faire valoir auprès des candidats à l’élection présidentielle ?

Je leur demande tout d’abord un vrai ministère de l’Artisanat, à l’image de l’Agriculture, qui possède un ministère dédié, des commissions dans les conseils régionaux et qui parvient ainsi mieux à mobiliser l’opinion publique. Les politiques doivent arrêter d’avoir des idées préconçues, de penser qu’ils ont la solution à leur niveau. Ces solutions, nous devons les trouver avec eux, en étant consultés, sans sectarisme, protectionnisme ou corporatisme. Les décisions ne doivent pas être prises uniquement par des techniciens, des énarques qui ne connaissent pas la vie réelle d’une entreprise artisanale. Il faut qu’il y ait un positionnement durable sur le secteur, une lisibilité de la fiscalité de l’artisanat, des réglementations… Il faut se poser la question de ce que l’on veut avoir demain : souhaite-t-on une société "ubérisée" et américanisée ou est-ce qu’on veut maintenir un minimum de cette protection sociale qui a fait la force de notre pays et de notre secteur ? Il n’y a pas un discours qui émane d’un politique qui dit : "Je connais l’artisanat. Mon père, mon frère, mon oncle… était artisan." Finalement, ils nous aiment tous mais les preuves d’amour, on ne les a pas toujours ! S’ils décident de travailler avec nous, nous y arriverons. 

Et ce n’est pas le cas pour le moment ?

Prenez un exemple : nous n’avons pas attendu la loi Hamon pour communiquer ; les artisans pratiquent le dialogue social dans leur entreprise tous les jours ! (NDLR : cette loi votée en 2014 instaurait un droit d’information préalable des salariés en cas de cession de leur entreprise) Qu’on nous reconnaisse comme un secteur à part entière, qu’on nous laisse travailler, qu’on arrête de créer des normes, de développer des lourdeurs administratives. Le chef d’entreprise attend juste un allègement de tout cela pour s’envoler, embaucher, former et donner de la valeur ajoutée à son territoire.

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==> Retrouvez ici l'intégralité du dossier consacré aux grandes lignes des projets de l'APCMA.

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