Métier

Carrossiers : ils en ont sous le capot !

Le 23/01/2024
par Sophie de Courtivron
Attirer des vocations, se former et pouvoir investir sont les grands enjeux à relever par les professionnels de la carrosserie ; la Fédération des réseaux de carrosseries indépendantes (FRCI) se mobilise et les accompagne en ce sens.
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La réparation et la peinture de carrosseries peuvent être l’activité principale d’un artisan, mais aussi l’activité secondaire d’un mécanicien réparateur automobile ou d’une entreprise de constructeurs (concessionnaire ou agent).

"S’il y a bien un métier qui évolue, c’est le nôtre ! s’exclame Patrick Cléris, président de la FRCI, qui représente 2.400 entreprises (six réseaux adhérents). Nous nous adaptons aux évolutions de la technologie de l’automobile proprement dite (matériaux, éléments venus du constructeur pour la sécurité, systèmes électroniques d’aide à la conduite, électrification des véhicules, etc.) et à celles de l’informatique (service au client tout au long de son parcours : organisation, connexions avec experts et fournisseurs, etc.)."

La valorisation du métier

En 2020, le métier de carrossier était au 11e rang des métiers en tension (tous secteurs d’activité confondus). "Il y aura de plus beaucoup de professionnels à remplacer d’ici cinq à dix ans, il faut s’y préparer", s’inquiète Patrick Cléris.

Pour faire connaître la filière au grand public, la FRCI a lancé en 2021 son média, qui met en avant ses entreprises et entrepreneurs (Choc média, plateforme et réseaux sociaux).

Fin novembre 2023, par exemple, une opération de communication vers le grand public a eu lieu autour du lancement d’une plateforme d’annonces (Choc Emploi) et d’un sujet "valorisant nos métiers et nos collaborateurs", la RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). Consciente de ses responsabilités, la FRCI pourrait "créer un label RSE en collaboration avec les organisations et syndicats professionnels".

(S’)Investir pour l’avenir

Au regard des évolutions du secteur, les diplômes de la filière carrosserie-peinture automobile (deux CAP et un Bac pro) ont été rénovés en 2023.

"Les collaborateurs d’atelier doivent se former deux à trois fois par an. Les entrepreneurs sont parfois frileux à quitter leur poste de travail ; or il faut comprendre les évolutions et se former pour avoir des résultats et pouvoir investir (outils très spécifiques pour redresser certains véhicules, cabines de peinture robotisées, etc.)." 

"Même si nous sommes entourés par l’informatique et l’intelligence artificielle, nos gestes restent techniques ; il faut les dix doigts de la main pour refaire une pièce et on ne pourra jamais les remplacer. C’est toute la complexité de notre métier", Patrick Cléris, Président de la FRCI

Près de 80% du chiffre d’affaires des carrossiers est réalisé par les flux "assurance", mais les professionnels veulent de plus en plus s’en affranchir : "Leurs tarifs sont 30 à 40% moins chers que ceux des professionnels". La liberté n’a pas de prix ; mais à condition de rester dans la course.

Plus d’infos : frci.choc.media - www.ffc-carrosserie.org (Fédération française de carrosserie industrie et services) - www.anfa-auto.fr (Association nationale pour la formation automobile).

Eléments clés

  • Près de 17.800 ateliers en France (prestations de carrosserie et/ou de peinture) dont 20% de carrosseries indépendantes, qui réalisent 44% du volume d'activité du marché de la réparation-collision.
  • 80% des carrosseries indépendantes sont aujourd'hui regroupées en réseaux (groupements indépendants ou affiliés à une enseigne de fournisseurs).
  • 23.168 salariés qualifiés sont employés par le secteur. Les carrosseries comptent en moyenne 4 peintres et/ou carrossiers (gérants et apprentis inclus).

Sources : GIPA 2022 - FRCI/SOCCA 2020 - RGP 2019 hors apprentis/traitement ANFA - GIPA.

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