Témoignages

CFA de Bayonne : paroles d’apprentis

Le 02/12/2019
par Propos recueillis par Julie Clessienne
Jeunes tout juste sortis du collège, adultes en reconversion professionnelle, mineurs non accompagnés… 501 apprentis ont déjà poussé les portes du CFA de Bayonne en cette année scolaire 2019-2020. Cinq d’entre eux nous ont raconté leur parcours. Mais aussi leur vision de l’artisanat et du métier qui les fait vibrer.
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Bayonne, le 26 novembre 2019. Muriel Pénicaud a visité avec attention le CFA, accompagnée d’élus de la CMA et de formateurs. Ici dans l’atelier de mécanique auto et moto.

Théo De Araujo, 17 ans, BP coiffure

Que faisiez-vous avant d’entrer en CFA ? J'étais en seconde générale.

Pourquoi l’apprentissage ? J’aime le principe de l’alternance, avoir un rythme déjà professionnel, entrer dans la vie active. Et surtout, j’aime la coiffure !

Promesse tenue ? Oui ! Avec ma paye, je peux être très autonome. J’habite en location et j’essaye de m’en sortir sans l’aide des parents, même s’ils sont derrière moi en cas de souci.

Un projet professionnel ? Tout m’attire ! Aujourd’hui c’est la coiffure mais je ne doute pas que je ferai d’autres métiers dans ma vie.

C’est quoi l’artisanat ? Un beau mélange entre le commerce et l’art, entre un service que l’on vend et le milieu artistique, la mode, pour ce qui est de la coiffure. C’est une façon de produire primaire mais qui a su se moderniser.

Le regard sur l’apprentissage a changé ? Bien sûr ! Avant, il y avait beaucoup de préjugés mais les gens savent désormais que ces formations sont complètes. D’ailleurs, pour le savoir, il suffit de venir nous voir !

Antoine Calvez, 18 ans, MC Mécanique auto

Que faisiez-vous avant d’entrer en CFA ? J'étais au collège.

Pourquoi l’apprentissage ? Je suis passionné de mécanique auto donc c’est le moyen d’en faire mon métier.

Promesse tenue ? Oui, tout me plaît ! Les cours, les profs (NDLR : l’un d’eux est notamment Sébastien Landaburu, pilote reconnu de compétition moto), l’entreprise qui m’embauche, Biarritz Moto… C’est nickel !

Un projet professionnel ? Je rêve d’ouvrir ma propre entreprise mais, d’abord, il me faut un peu d’expérience comme salarié.

C’est quoi l’artisanat ? Beaucoup de travail manuel et ça tombe bien car je n’aurais pas pu rester enfermé dans un bureau !

Le regard sur l’apprentissage a changé ? On sent que ça prend plus d’ampleur, qu’il y a de plus en plus d’apprentis et c’est bien pour ceux qui veulent travailler directement à la sortie du collège.

Ismaël Camara, 19 ans, CAP Peinture

Que faisiez-vous avant d’entrer en CFA ? J'étais au CFA de Pau et j’ai déjà fait un CAP Carrosserie.

Pourquoi l’apprentissage ? Pour l’envie d’apprendre un métier.

Promesse tenue ? Oui ! Mon métier me plaît beaucoup. J’ai envie de travailler rapidement, d’être autonome, dans la vraie vie.

Un projet professionnel ? Devenir carrossier et avoir ma propre entreprise un jour.

C’est quoi l’artisanat ? Le fait de pouvoir toucher à tout, il y a vraiment un côté « global » dans l’approche du métier.

Le regard sur l’apprentissage a changé ? Oui, il y a même une ministre ici aujourd’hui (NDLR : Muriel Pénicaud en visite au CFA de Bayonne le 26 novembre).

Noémie Folgado, 19 ans, CQP Peinture Carrosserie

Que faisiez-vous avant d’entrer en CFA ? J'ai obtenu un CAP en Peinture et Carrosserie…

Pourquoi l’apprentissage ? Je n’aime pas trop l’école. Je suis très manuelle. Mon père est carrossier – c’est d’ailleurs aussi mon maître d’apprentissage - mon frère est mécano… J’ai donc suivi. Et j’adore les voitures, les motos, la mécanique…

Promesse tenue ? Je suis très satisfaite de ce CFA. Il y a vraiment ici une belle approche du métier.

Un projet professionnel ? Reprendre l’entreprise de papa à Anglet !

C’est quoi l’artisanat ? Quelque chose que l’on fait à la fois avec les mains, la tête et le cœur. C’est un tout. On ne fait jamais rien de façon mécanique, comme ça peut arriver dans un bureau.

Le regard sur l’apprentissage a changé ? Oui, surtout par rapport aux filles. Quand j’ai commencé il y a 5 ans, j’étais la seule au milieu d’une vingtaine de garçons. J’en ai vu arriver d’autres depuis. Mais il y a encore des progrès à faire, surtout du côté des parents. Je connais une fille passionnée de mécanique qui voulait venir ici mais ce sont les parents qui ne voulaient pas. C’est dommage…

Céline Pierrois, 34 ans, CAP adulte Pâtisserie

Que faisiez-vous avant d’entrer en CFA ? Je travaillais dans la restauration depuis mes 19 ans, à tous les postes possibles.

Pourquoi l’apprentissage ? Je voulais ajouter une dernière corde à mon arc et la pâtisserie manquait.

Promesse tenue ? Oui, nous sommes entourés par une équipe formidable, de très bons profs. J’étais même surprise au début de voir des gens aussi calés dans leur domaine ! Certains sortent de restaurants gastronomiques, ont fait des parcours impressionnants à l’étranger…

Un projet professionnel ? Ouvrir mon propre restaurant d’ici 5 ans, mais d’abord me faire la main comme gérante.

C’est quoi l’artisanat ? Quand on pense « métiers de bouche », on pense forcément « artisanat » ! De façon générale, c’est surtout le fait d’entretenir un rapport particulier avec le produit, avec ses clients. Un rapport presque familial qu’on ne trouverait pas dans d’autres genres de carrière.

Le regard sur l’apprentissage a changé ? Oui ! Du fait de mon âge, je me rends bien compte qu’il y a désormais de plus en plus de reconversions vers les métiers de l’artisanat. J’ai démarré par une école de design à Paris après le lycée, donc je suis bien placée pour en parler. Et puis avec les grands chefs, la télévision… Ces métiers sont vraiment valorisés désormais.

>> Lire aussi : Muriel Pénicaud à la rencontre des acteurs de l'apprentissage

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