analyse

Enquête sur les places de marché

Le 21/12/2015
par Isabelle Flayeux
Gage de sécurité pour les uns, de visibilité pour les autres, la place de marché est un espace de rencontre virtuel entre acheteurs et vendeurs. Si cette pratique commerciale innovante est une des pistes pour commercialiser les produits artisanaux, quelle forme doit-elle prendre ? L’avis de deux experts de chambres consulaires.
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Face à l’évolution des modes de consommation et au problème récurent de commercialisation rencontré par les activités artisanales, et principalement les métiers d’art, la vente en ligne apparaît comme une solution incontournable. "Peu d’artisans d’art disposent d’une boutique propre. Dans la majorité des cas, ils vendent sur des foires, marchés et salons ou participent à des boutiques éphémères. De plus en plus d’entreprises créent des sites vitrines qui fonctionnent peu, du fait des contraintes logistiques et par manque de visibilité. Une des alternatives est la présence sur une place de marché qui est une plateforme en ligne favorisant la mise en relation vendeur-acheteur", confie Jean Exner, directeur du service économique de la CMA de la Haute-Vienne.

Qu'est-ce qu'une place de marché (marketplace) ?

C'est un espace web marchand réservé à d'autres vendeurs indépendants. Il leur fait profiter des fonctionnalités de leur plateforme de vente et de leur trafic (ex : Amazon, eBay, PriceMinister, etc...).

Un outil de vente standardisé

Difficiles à dénombrer, les places de marché garantissent une offre de produits et de prix étendue ainsi qu’un certain niveau de qualité de services. Généralistes ou spécialisées, elles présentent plusieurs avantages, dont celui "d’offrir la sécurité de paiement et de donner confiance au client. Les marketplaces sont des lieux collectifs de vente qui hébergent des espaces professionnels, un peu comme la galerie marchande d’un hypermarché", précise Béatrice Secondy, directrice du service des affaires économiques de la CMAR Aquitaine. "Elles bénéficient d’un trafic important et assurent aux artisans une visibilité plus intéressante que s’ils créaient leur propre site marchand." 

De son côté, Jean Exner préconise de "croiser les modes de promotion et de compléter avec un site web personnel, quitte à créer différentes marques. Les plateformes, dont l’activité principale est de communiquer pour générer du trafic, sont des outils de vente au graphisme très uniformisé." Les pages standardisées ne laissent aucunement la possibilité aux artisans de s’exprimer artistiquement et de véhiculer des messages personnalisés comme sur un site e-commerce individuel ou les réseaux sociaux.

Une place de marché régionale

Quel que soit le type de vendeur, les places de marché prennent une commission sur les commandes. Pour accéder à leurs infrastructures, et à une gamme de services, il convient généralement de souscrire un abonnement. En contact avec plusieurs opérateurs, la CMA 87 développe un projet pour aider les artisans à optimiser leur présence sur le web et disposer d’un réel outil de commercialisation. "L’idée est de favoriser le regroupement de 30 à 40 artisans d’art limousins en coopérative, orientée sur des produits emblématiques, afin de mutualiser la gestion commerciale et la logistique, postes très chronophages dans la vente en ligne." La place de marché 100 % limousine est attendue en 2016.

Contacts - Jean Exner :  j.exner@cm-limoges.fr / Béatrice Secondy : beatrice.secondy@artisanat-aquitaine.fr

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