Statut

Les cuisiniers entrent dans le giron de l'artisanat

Le 15/05/2017
par Samira Hamiche
C'est officiel : les cuisiniers peuvent désormais prétendre au statut d'artisan. Un décret paru au Journal Officiel du 10 mai a fixé les conditions pour se prévaloir de cette qualité. Une reconnaissance saluée par les professionnels de la branche et les institutions.
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La famille de l'artisanat s'agrandit ! A compter du 1er juin 2017, les cuisiniers professionnels pourront prétendre à la qualité d'artisan. Cette reconnaissance intervient suite à la publication au Journal Officiel du 10 mai d'un décret fixant les modalités de ce statut. 

L’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) est à l’initiative de cette revendication de longue date. L'organisation entendait placer la cuisine sur un pied d'égalité avec les autres métiers de bouche.

Les conditions à remplir

Le décret permet aux professionnels d'utiliser le terme "artisan", dès lors qu'ils exercent une activité de fabrication de plats à consommer sur place. Dans le détail, ils doivent répondre aux conditions suivantes :

  • le cuisinier doit être le patron de l'entreprise
  • il doit disposer au minimum d'un CAP de cuisine, preuve de son savoir-faire et de ses compétences techniques
  • la carte doit être 100% "Fait maison" (cuisine élaborée sur place à partir de produits crus)
  • au moment de son immatriculation, l'entreprise doit compter moins de 11 salariés.

Selon l'UMIH, 25 000 chefs d’entreprise remplissent aujourd’hui les critères pour accéder au statut d’artisan cuisinier. "Avec ce statut, la restauration artisanale est enfin valorisée et identifiée", se félicite l'organisation, qui rappelle que "le terme artisan est pour les Français synonyme de savoir-faire". Grâce à cette reconnaissance, les consommateurs pourront en outre identifier "les professionnels qui œuvrent tous les jours pour le rayonnement de la gastronomie française et de ses produits."

Une reconnaissance saluée unanimement

"Nous vivons notre métier avec passion", ont rappelé Hubert Jan et Jean Terlon, président et vice-président de la branche Restauration de l’UMIH.  L'accès au statut d'artisan cuisinier "contribuera à valoriser l’image de notre profession auprès de nos clients mais aussi auprès des jeunes et des futurs apprentis."

"Ce statut d’artisan-cuisinier est le fer de lance de notre gastronomie et la préservation de notre patrimoine. C’est une avancée pour notre filière, majeure pour l’économie de notre pays", a quant à lui salué Roland Heguy, Président confédéral de l’UMIH.

Le président de l'Assemblée permanente des Chambres de métiers et de l'artisanat (ACPMA), Bernard Stalter, a lui aussi accueilli la nouvelle avec enthousiasme. "Le statut d’artisan-cuisinier consacre la reconnaissance d’un métier, d’un savoir-faire reconnu dans le monde entier et de sa transmission", a-t-il souligné. "Inscrite au patrimoine de l'Humanité, la gastronomie française représente une filière essentielle de notre économie et participe aussi à l’identité culturelle et culinaire du pays et au rayonnement de la France à l’international".

Le réseau des chambres de métiers et de l’artisanat, qui a œuvré pour cette reconnaissance, se tient à disposition des professionnels, qui "pourront bénéficier de l’accompagnement des chambres de métiers et de l'artisanat", a rappelé Bernard Stalter.

Décret n° 2017-978 du 10 mai 2017 relatif à la qualité d'artisan cuisinier 

Site de l'UMIH

Site de l'APCMA

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