Métier

Maréchaux-ferrants : à cheval sur le bien-être animal

Le 07/12/2023
par Sophie de Courtivron
Le métier de maréchal-ferrant a su évoluer en même temps que les mentalités et se remettre en question ; cette modernité suscite d’ailleurs des vocations. Mais quand une activité qu’on aurait pu croire au pas avance au trot, il est nécessaire qu’elle soit bien cadrée.
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Le maréchal-ferrant est chargé de l’entretien, de la surveillance et de la protection des pieds des équidés (chevaux professionnels, de loisir ou d’élevage).

"On ferre de moins en moins", observe Denis Leveillard, ancien membre de la FNAR et de l’UFM, à l’initiative et ancien président de l’EFFA, qui fait aujourd’hui du conseil et des formations en maréchalerie.

"Les connaissances en anatomie et biomécanique évoluent. J’ai exercé le métier pendant 54 ans et je continue à apprendre, c’est ce qui le rend passionnant", Denis Leveillard

S’il y a eu dans les années 2000 une vague de "retour au naturel" prônant la fin du fer, le bon positionnement est moins extrême, et requiert l’expertise du professionnel.

Un juste milieu

"Le parage – coupe de la corne pour entretenir les pieds – est le plus important dans notre métier, qu’il y ait ferrage ou pas, explique le maréchal-ferrant. On ferre au cas par cas, selon l’activité du cheval, les performances attendues, la qualité de sa corne." 

Si beaucoup de maréchaux se simplifient la vie en posant des fers manufacturés, concevoir un fer à partir d’un lopin (barre de fer) fera toujours partie de la formation de base.

"Il faut maîtriser la matière pour être capable de bien ajuster le fer. Celui-ci doit aussi pouvoir être adapté pour des raisons orthopédiques ou thérapeutiques."

Un métier pointu

On se forme au métier via un CAP agricole (relevant des chambres d’agriculture) ou un Brevet technique des métiers (relevant des chambres de métiers).

"Nous avons mis en place un Certificat technique des métiers car les règles du CAP agricole n’étaient pas assez exigeantes selon nous." 

Le maréchal-ferrant peut être amené à faire de l’orthopédie : "On peut avec le parage modifier les appuis et donc la croissance des phalanges et des os des poulains ; pour les cas graves, on peut faire des extensions de la surface d’appui avec des résines".

L’artisan travaille en collaboration avec le vétérinaire en cas de pathologie, maladie ou accident sur le sabot. L’activité de maréchalerie est réglementée. Attention aux escrocs !

"Il y a des "podologues équins" qui se font des fortunes en prétendant vous former au parage par exemple, mais personne – à part nous – n’a le droit de toucher aux sabots !" 

Gros défi à venir pour les artisans, relever et redynamiser l’UFM, l'Union française des maréchaux-ferrants.

Plus d’infos

Notions clés

  • Plus de filles : on dénombre de plus en plus de filles parmi les apprentis.
  • Les EI en force : le métier est pratiqué par une majorité d’entrepreneurs individuels ; les salariés sont plutôt dans les grandes structures équestres, les haras nationaux ou encore l’armée.
  • Belle évolution : entre 2.000 et 2.500 entreprises aujourd’hui (contre 1.700 en 2017).

Sources : Denis Leveillard et France Compétences.

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