Concours

Mylène Potier sacrée "Madame Artisanat 2020"

Le 05/03/2020
par Julie Clessienne
Le 6 mars 2020, lors d'une cérémonie organisée par CMA France dans ses locaux, la jeune maréchale-ferrant, Mylène Potier, installée depuis 2014 à son compte à Le Meux (Oise), a reçu le titre de "Madame Artisanat 2020". Une récompense à la hauteur de sa persévérance et de sa force de caractère.
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Rare femme maréchale-ferrant, Mylène Potier a su tirer avantage de cette différence auprès d'une clientèle toujours plus nombreuse.

S’il est bien une qualité qu’on peut attribuer à Mylène Potier, c’est la persévérance. Très tôt passionnée par l’univers du cheval ("et beaucoup moins par l’école !"), Mylène est séduite par le métier de maréchal-ferrant dès la 6e. Des stages confirment sa vocation. Mais, à l’heure de trouver un maître d’apprentissage, et malgré sa motivation, les portes se referment. "J’ai dû appeler plus d’une centaine de maréchaux. Les plus machos m’ont dit clairement qu’ils ne voulaient pas d’une apprentie… D’autres avaient eu de mauvaises expériences avec des filles, vite rebutées par la dureté physique du métier. Plus surprenant : une des rares femmes de la profession a refusé car elle craignait la concurrence !"

S’ensuivront une année en lycée agricole, à la sortie de la 3e, "le temps de trouver enfin un employeur", puis 3 ans de CAP et de 2 de BTM, à l’École de maréchalerie de Beauvais, pour réaliser son rêve et décrocher un poste de salarié, à Chantilly, sur les champs de courses.

Faire de sa différence un atout

En 2016, à 24 ans, Mylène se lance et crée sa propre entreprise "Myle et un fer". Au bout de cette course effrénée, souvent semée d’embûches, aucun regret pour la jeune femme : "C’est un métier physique, contraignant pour le corps, qui peut devenir dur moralement. Il faut une certaine constitution et beaucoup de caractère pour continuer et tenir mais c’est passionnant ! Et le fait d’être une femme peut être vraiment un avantage. Dans ce milieu, les clients sont souvent des clientes : elles apprécient le lien que j’arrive à créer avec l’animal, ce côté plus doux, plus compréhensif, et moins tête brûlée !"

Honorée du prix "Madame Artisanat", Mylène réalise encore difficilement ce qui lui arrive : "Je me suis inscrite sous l’impulsion de mes parents, tous deux professeurs en CFA, qui avaient eu connaissance du concours. J’avoue que je pensais m’inscrire pour un prix régional ! Quand j’ai su que j’avais décroché le titre parmi tant de lauréates, au niveau national, j’ai trouvé ça fou. C’est une si belle revanche envers tous ceux qui ne m’ont pas fait confiance à l’époque… Et la preuve que si l’on est sûr de son choix, il faut toujours persévérer et n’écouter que soi !"

>> Retour sur la cérémonie de remise des Trophées Madame Artisanat

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