Qu’est-ce que le slow tourisme (et quels sont ses avantages pour l’Artisanat ?)
Le modèle traditionnel des vacances est en train de se métamorphoser, reflétant un changement fondamental dans la mentalité des voyageurs. Si le slow tourisme ("tourisme lent") ne concernait dans un premier temps qu'une minorité de voyageurs, la crise sanitaire a accéléré la tendance, par une grande remise en question des modes de consommation.
L'art de prendre son temps
Les "néo-voyageurs" à embrasser ce mouvement sont de plus en plus nombreux, apportent une vitalité économique, voire solidaire, et culturelle à leurs destinations tout en s'immergeant dans une expérience de voyage plus enrichissante.
Cela représente un contraste saisissant avec les destinations "instagramables" saturées de touristes, où les paysages majestueux perdent leur signification au profit de selfies dénués de toute valeur.
Plutôt que de suivre un itinéraire touristique classique en visitant les attractions incontournables recommandées dans les guides de voyage, l'accent est mis sur l'exploration de la vie quotidienne des habitants. On s'immerge dans leur routine et à travers leurs expériences.
Les vacances, un bien de consommation en profonde mutation
Selon le bilan touristique porté par Olivia Grégoire, ministre délégué au Commerce et à l’Artisanat, les Français optent désormais pour des escapades plus fréquentes, mais de durées plus courtes.
Leur processus décisionnel se dessine au dernier moment, en fonction de considérations financières, météorologiques, du rapport qualité-prix, et de la diversité des centres d'intérêt.
Cet élan vers un tourisme plus flexible se traduit par une répartition plus homogène des touristes sur le territoire.
Ainsi, cette année, certaines destinations, habituellement phares, ont vu leur fréquentation diminuée au profit de régions qui développent un « autre » tourisme.
L’occupation touristique du territoire devient ainsi plus homogène, plus responsable et plus raisonnée.
La montagne a ainsi connu une montée en puissance :
- +13,6 % de fréquentation dans les Alpes du Nord,
- +7 % dans les Pyrénées et en moyenne montagne.
Le tourisme à la campagne se développe également, avec par exemple +5 % pour la région Bourgogne Franche-Comté.
(Source : ministère de l’Économie et des Finances).
Le tourisme doit maintenant s’envisager sur l'ensemble de l'année et non plus sur les hautes saisons traditionnelles, à savoir l’été et l’hiver.
Les Français qui ne sont pas freinés par les vacances scolaires sont plus enclins à découvrir les régions hors période scolaire pour éviter les pics de fréquentation, mais aussi les tarifs plus élevés.
Du changement dans l’air, du bon pour les artisans !
Les avantages pour les entreprises artisanales, quel que soit le secteur d'activité, ne manquent pas :
Promotion de l'authenticité : Dans ce mode de voyage, on explore des destinations de manière plus profonde, on s'immerge dans la culture locale et l’interaction directe avec les artisans qui se trouvent sur les itinéraires des touristes !
Soutien direct à l'artisanat, sans intermédiaire : Ce soutien est concrétisé par le passage d'une clientèle plus large et d'une augmentation des ventes. On note également des pratiques commerciales plus équitables avec des rémunérations plus justes pour les produits proposés à la vente. À terme, cela favorise des relations commerciales éthiques et durables.
Renforcement de l'identité locale : Les produits artisanaux locaux sont souvent un reflet de l'identité culturelle et de l'histoire d'une région. Produits qui poursuivent ensuite leur voyage dans la valise de leurs nouveaux acquéreurs : ramenés à la maison, ils sont racontés, dégustés, appréciés… la publicité est faite !
Conservation des traditions culturelles : Le slow tourisme met en valeur les traditions culturelles et les savoir-faire locaux, ce qui contribue à communiquer sur les savoir-faire, et ainsi à les faire perdurer. Mieux : les touristes peuvent participer à des ateliers d'artisanat ouverts au public !
La visite d’entreprise, une composante essentielle du slow tourisme
L’ouverture des ateliers au grand public est intéressante à bien des égards : une expérience immersive, éducative et authentique.
Cela peut être mutuellement bénéfique pour les entreprises artisanales et les voyageurs, renforçant ainsi la durabilité économique et culturelle des destinations touristiques :
Promotion de la transparence : La curiosité est de mise sur les processus de fabrication des produits. Il s’agit de lever le voile sur les coulisses de la production, ce qui favorise la transparence et renforce la confiance des clients dans la qualité des produits.
Interaction avec les visiteurs ou l’attrait pour la pédagogie : prenez-vous au jeu des questions sur les techniques utilisées, l’histoire de votre entreprise, le choix de vos matériaux, votre philosophie... Plus qu’une simple présentation, cette communication est un excellent moyen de fidélisation, et de vous assurer d’une publicité haut-de-gamme !
Diversification des revenus : Les visites d'entreprise peuvent constituer une source de revenus supplémentaire pour les artisans, en plus de la vente de leurs produits, avec la fameuse boutique-souvenir en fin de parcours. Une belle piste à exploiter pour contribuer à la stabilité financière de l'entreprise, notamment lorsque l’activité faiblit au fil des saisons.
Selon Olivia Grégoire, « le tourisme français se porte bien ». Même si des mutations sont en cours, les professionnels s’y adaptent, participant activement aux nouvelles tendances de consommation et à l’attractivité de la concurrence. Un rôle dont vous, artisans, avez également un rôle à jouer, en donnant une pleine transparence sur votre savoir-faire ! À la clé : que des avantages, et de belles rencontres...
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