Solution 1 / 5 : aller vers soi
Réseauter pour se libérer
Vous êtes artisan. Vous avez une maison mère : la chambre de métiers et de l’artisanat (CMA). Marie Ancelin, artisane couturière, se forme à sa CMA sur de nombreux sujets (Facebook, développer une ligne de produits, la retouche d’image, créer sa marque et la développer, Instagram, etc.). Cela lui permet d’être au fait de tout, voire de mieux déléguer si nécessaire : elle est dans la maîtrise de son travail.
À Treillebois (Deux-Sèvres), « il y a trois habitants ! », plaisante Marie Ancelin, installée « en bout de village » depuis février 2014, après une reconversion. « Les moments où je me sens seule sont ceux où je me dis que je ne vais pas y arriver. Je pense donc "CMA", je suis accro ! Les formations m’apportent un regard extérieur : c’est toujours intéressant de se remettre en question. Quand on n’a pas de boutique, il faut trouver des vitrines et, là, j’ai rebondi sur les réseaux sociaux. Mais le numérique est un métier à part entière : j’ai 55 ans, je me sens décalée.
Quand je vais à des formations, c’est aussi pour découvrir tout ça et me faire aider, d’où l’intérêt de faire appel à sa CMA. Si on n’utilise pas bien les réseaux sociaux par exemple, c’est contre-productif. Je vais donc déléguer cela à une agence de communication extérieure. Je préfère travailler sur la collection que je présenterai à des Salons ; cela, je sais gérer ! Le réseau m’aide à avoir du temps de cerveau disponible pour créer. »
Se faire aider sur le plan psychologique
Mais quand la conduite des tâches vous échappe, quand les problèmes vous asphyxient, c’est vous qui êtes touchés. « L’isolement, je l’ai ressenti quand le "personnel" a pris le pas sur le "professionnel". Sans cela, j’aurais pu gérer. Tout est lié à l’état psychologique », confie un artisan dont l’entreprise de dépannage en serrurerie est partie à vau-l’eau.
« J’ai rencontré la femme qui m’a sauvé la vie par hasard. Je suis allé à l’accueil de la CMA. J’ai expliqué mon cas. Une conseillère est descendue. Elle m’a vu et ne m’a plus lâché. Elle a ensuite délié tous les problèmes occasionnés par la situation impossible dans laquelle mon manque de discernement m’avait plongé. »
Une conseillère de la CMA, mais aussi un psychologue du travail, l’Apesa, l’association « 60 000 Rebonds », le CIP*, les cellules de coordination et d’accompagnement de l’Amarok, etc. sont là pour vous aider à reprendre le contrôle de vous-même, et donc de votre vie. « Attention, un premier pas doit être suivi d’un second. N’abandonnez pas le processus de soutien », conseille Rachel Baron du service d’accompagnement mis en place par la Cmar** Paca. « Le temps dont la personne a besoin est le sien. Si les problèmes persistent, ce n’est pas grave. L’essentiel est de capitaliser sur chaque petite avancée. » Seul, il est impossible d’identifier la source d’un problème. « C’est toujours quelqu’un d’autre qui aura cet effet miroir, sans jugement, en étant dans la proposition… » Pour ne pas laisser une souffrance perfide s’installer, ne remettez rien à plus tard. Agissez sur chacune de vos lacunes.
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