Métiers d'art

"Nous mettons tout en œuvre pour apporter plus de visibilité à nos savoir-faire"

Le 05/05/2020
par Propos recueillis par Samira Hamiche
Alors qu’elle a pris ses fonctions à la direction générale de l’Institut national des métiers d’art (Inma) début mars, Anne-Sophie Duroyon-Chavanne a la tâche de structurer la mise en place de la future Agence française des métiers d’art et du patrimoine vivant. Une nouvelle entité qui vient sceller le rapprochement entre métiers d’art et Entreprises du patrimoine vivant (EPV), dont l’Inma s'est vu confier la gestion du label fin 2019. Rencontre.

En 2004, Heur’Tech a rejoint le groupement ATC (Artisans techniciens campanaires). "Nous sommes sept entreprises à nous être réparti presque tout le territoire français." Une concurrence saine et des avantages non négligeables : "Nous avons développé des produits d’électrification selon notre propre cahier des charges, mis en place une politique de prix commune… Nous partageons aussi un stand lors du Salon des maires à Paris." En 2011, ATC a même repris une fonderie datant de 1715, désormais installée à Strasbourg.

S’unir pour durer

Fort de 800 clients (mairies, communautés de communes, Drac, pour l’essentiel) et de 450 contrats d’entretien annuels sur une zone qui couvre dix départements, Éric Chomel… ne chôme pas ! En renfort : son épouse Sylvie, conjointe collaboratrice, et trois techniciens formés par ses soins. "Les conditions d’intervention sont difficiles, dangereuses.

Au service du patrimoine

Alors que seules 15% des communes en France fonctionnent encore avec des systèmes manuels, les campanistes ne peuvent miser toute leur activité sur l’électrification. Historiquement, la pose de paratonnerre et parafoudre sur les toits des clochers leur incombe également. La moitié de l’activité de Heur’Tech aujourd’hui. "Nous gérons l’installation et les vérifications, obligatoires pour ces dispositifs.

Anti coup de foudre

Spécialisé dans l’électrification des systèmes de gestion de commande des cloches (sonnerie et balancement), le métier de campaniste est surtout l’apanage des touche-à-tout. "Électricien de base, il nécessite des connaissances en mécanique et en horlogerie (pour intervenir sur des modèles datant parfois encore de la fin du XIXe), en charpenterie et ferronnerie (car nous fabriquons aussi les beffrois, qui soutiennent les cloches), en électronique…", énumère Éric Chomel, qui regrette de ne pouvoir embaucher d’apprentis.

Touche-à-tout

Convaincue de l’intérêt de se diversifier et de surprendre, Fabienne Saligue multiplie les partenariats, rend visible ses projets "sur notre site récemment modernisé, sur Facebook, Pinterest, Instagram…". Et pour lancer des créations originales, rien de plus simple : "Le Viaduc des Arts, où l’entreprise est installée depuis sa réhabilitation, permet de collaborer facilement entre voisins.

Vivier de talents

Art ancestral, la gainerie consiste à recouvrir n’importe quelle structure avec du cuir : mobilier, mur, objets de bureau… S’il n’existe plus de formation à proprement parler, les dernières entreprises à pratiquer ce métier (cinq à Paris, dix en province) puisent au besoin leur main-d’œuvre dans le secteur de la maroquinerie-sellerie. "Nous travaillons le cuir sous toutes ses formes – gaufré, tissé, troué, plissé… – et l’enrichissons à l’envi – patine, peinture, dorure, le tout à la main", explique Julien, le chef d’atelier.

Matière sans limite

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