Moyne Tradition : la transmission par apprentissage dans l'ADN
Moyne Tradition compte neuf salariés, dont six apprentis !Charpentier couvreur tonnelier, Claude Moyne s’installe en 1934 dans un village d’Isère. Son petit-fils Jean-Philippe reprend en 1997 l’entreprise familiale qu’il a intégrée comme apprenti à 15 ans aux côtés de Gabriel, son père.
Avec Azucena Hernandez, co-gérante, ils organisent conférences et portes ouvertes, s’engagent sur le territoire et communiquent sur les réseaux sociaux pour changer l’image du métier de charpentier couvreur et attirer les jeunes en apprentissage.
"Les chefs d’entreprise doivent davantage faire confiance à la jeunesse et contribuer à véhiculer une bonne image du métier car ces jeunes sont nos salariés de demain."
Pour le couple, la valorisation de l’entreprise, inscrite dans une démarche RSE, passe aussi par la pratique d’un métier rare au savoir-faire d’exception : "Depuis 2012, nous sommes spécialisés dans la lauze. Travailler la pierre calcaire en toiture sur des bâtiments patrimoniaux ou vernaculaires est gratifiant pour les salariés."
Les apprentis au centre de la politique salariale
Moyne Tradition compte neuf salariés, dont six apprentis. Dans un secteur où les jeunes peinent à trouver un employeur maître d’apprentissage, l’entreprise reçoit de nombreuses candidatures et reste à l’écoute des sollicitations de Pôle emploi et de la Mission locale.
"Nous devons transmettre le métier car le carnet de commandes ne désemplit pas."
Depuis quelques années, l’entreprise adopte une nouvelle politique en direction des apprentis. "On enseigne l’intelligence de la main tout en poussant les jeunes vers les études supérieures. Pour les garder dans l’entreprise, nous choisissons des chantiers correspondant à leurs aspirations et spécialisations. Dès la fin de leurs études, ils obtiennent un poste de responsable chef d’équipe dans leur domaine de compétences et des parts dans la société."
En apprentissage CAP charpente après un double Master gestion et comptabilité analytiques, Victor, le fils de Jean-Philippe Moyne, se prépare à la reprise de l’entreprise familiale…
Un enrichissement mutuel
Pour susciter l’intérêt des jeunes, Moyne Tradition médiatise ses réalisations d’exception et ses récompenses, comme le prix 2021 "Succès d’artisans en Isère", catégorie apprentissage. "Les apprentis nous apportent énormément au niveau des outils informatiques et des logiciels dont ils ont une maîtrise plus fine. Quand notre génération privilégie la valeur travail, leur approche de la vie est différente. Ils recherchent un métier épanouissant, davantage de protection sociale, des salaires plus élevés, plus de liberté et d’opportunité de développement personnel. Quelque part, cela nous fait évoluer et réinventer le travail."
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