Conjoncture

L'artisanat reprend des couleurs

Le 04/05/2017
par Samira Hamiche
D'après le dernier Baromètre de l'artisanat MAAF-ISM, l'heure est à la stabilisation pour les entreprises artisanales françaises. Malgré des disparités régionales et sectorielles, l'artisanat confirme son statut de "ciment" économique et pourrait entrevoir une véritable embellie en 2017.
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Artisanat français

Les nouvelles sont encourageantes. Selon le dernier Baromètre de l'artisanat, réalisé par l'Institut Supérieur des Métiers (ISM) avec le soutien de MAAF, les entreprises artisanales ont réussi à garder le cap en 2016, tout en consolidant leur ancrage territorial. 

Cette étude inédite porte spécifiquement sur le poids des entreprises artisanales dans l'économie des régions. Elle se base sur des données de l'Insee, de la Banque de France et de l'Acoss-Urssaf.

Retour et stabilisation de l'emploi

En 2016, 22 167 défaillances d'entreprises de moins de 20 salariés ont été recensées, soit 11% de moins qu'en 2015. Cette tendance se vérifie dans toutes les régions, sauf la Corse (+33%) et les DOM (+4%). 

Le nombre d'entreprises artisanales a, lui, augmenté, notamment du fait de l'essor du régime de micro-entrepreneur : 800 000 entités en 2004, contre 1 326 000 en 2015. Le phénomène est encore plus marqué en Île-de-France, Guyane et Corse.

Parallèlement, l'"hémorragie" des destructions des emplois salariés semble freinée. Après 7 ans consécutifs de destruction d'emploi, les TPE de moins de 20 salariés ont été cette fois épargnées. En 2016, les entreprises artisanales employaient 1,6 million de salariés (+0,15% par rapport à 2015).

Néanmoins, cette embellie concerne essentiellement les DOM (+3%), l'Île-de-France (+1,7%), la région PACA (+0,9%) et l'Occitanie (+0,6%). Les Hauts-de-France (-1,5%), la Normandie (-1,3%) et le Centre Val-de-Loire (-1,7%) restent en souffrance. 

De la même manière, tous les secteurs d'activité ne bénéficient pas de cette évolution favorable. Les services tirent leur épingle du jeu (+1,4%) et le BTP comme l'alimentaire se stabilisent (+0,1% et +0,4%). Le secteur de la fabrication, lui, porusuit sa baisse entamée en 2000 (-1,6%).

artisanat_salariat_maaf_ism.png

Une France "coupée en 2" 

En termes de poids économique des entreprises artisanales, le baromètre révèle de profondes disparités entre régions.

La densité du tissu artisanal est plus importante dans les régions du Sud, de même que la densité des emplois salariés.

 

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Ce phénomène s'explique, selon Catherine Elie, directrice des études et du développement économique de l'ISM, par "la culture économique méditerrannéenne, une appétence plus importante pour la création d'entreprise et l'intérêt pour le travail indépendant".

A l'inverse, "le tissu de l’artisanat est moins développé dans les régions du Nord et de l’Est de la France, au passé plus industriel". Toutefois, ces régions tendent à rattrapper leur retard "par nécessité, et sans doute parce que la nouvelle ère économique est plus favorable aux petites entreprises ou au travail indépendant", analyse la spécialiste.

Autre phénomène marquant (et connu) : l'artisanat bénéficie à la ruralité. Si en moyenne nationale, 1 entreprise sur 3 (31%) est artisanale, le poids de l'artisanat est beaucoup plus élevé dans les territoires ruraux, avec un taux maximal dans la Creuse (46%), la Haute-Saône (45%), le Lot et la Corrèze (44%).

Une multitude de fleurons

Cerise sur le gâteau, l'ISM a établi une cartographie des "spécialités" artisanales par département, reflet de la diversité et de la complémentarité des savoir-faire.

Cette carte met en avant les "champions" par catégorie. Elle révèle en outre des habitudes de consommation et des concentrations d'activités (BTP, services, mode...). 

La voici dans le détail :

carte_specialites_artisanales_francaises.png

 

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