Coiffure

Unec : son plan de relance pour la survie des entreprises

Le 04/05/2020
par Julie Clessienne
L’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec) a formulé un plan de relance autour de cinq revendications essentielles à la survie des coiffeurs. À l’arrêt de son activité depuis le 16 mars, le secteur envisage pour le moment la reprise du 11 mai avec inquiétude…
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Dans un communiqué paru le jeudi 30 avril, Christophe Doré, président de l’Unec (lire l'encadré), ne cache pas ses craintes pour le secteur : "Nous savons d’ores et déjà que les conditions de reprise envisagées vont lourdement pénaliser la rentabilité de nos entreprises." En ligne de mire : les achats de matériels de protection et de désinfection en nombre, l’impossibilité de prendre trop de clients simultanément dans le souci du respect de la distanciation sociale, le retour des charges différées (sociales, fiscales, loyers…). Des éléments qui vont venir "aggraver la situation déjà dramatique des trésoreries alors que la capacité à générer du chiffre d’affaires sera fortement amoindrie", déplore le président de la fédération.

L’Unec demande ainsi en urgence au Gouvernement la mise en place d’un plan de relance de l’activité coiffure pour soutenir la pérennité des entreprises dans les semaines et les mois qui vont suivre la période de déconfinement.

Les cinq revendications de la profession

  • La défiscalisation des heures supplémentaires, alors que "l’on va devoir allonger les journées de travail et les horaires d’ouverture des salons pour accueillir la clientèle".
  • Des aides financières permettant d’acquérir des équipements de protection indispensables à la reprise, mais dont les surcoûts ne peuvent être assumés par les clients ou les entreprises elles-mêmes.
  • L’exonération totale des charges pendant trois mois, quelle que soit la taille de l’entreprise, car, selon l’Unec, il sera impossible d’assurer à la fois les prélèvements obligatoires et le remboursement des dettes liées au report des charges, tout en dégageant un bénéfice et en étant obligé de diminuer très fortement la rentabilité.
  • L’activation d’un dispositif d’indemnisation de perte d’exploitation en lien avec les compagnies d’assurances.
  • Le maintien du bénéfice du fonds d’indemnisation pour les entreprises qui ne pourront pas rouvrir le 11 mai au regard des difficultés opérationnelles et matérielles de mise en œuvre du plan de prévention.

En parallèle, l’Unec affirme être "fortement impliquée dans l’élaboration des fiches sanitaires de la profession" (en cours de validation par le ministère de la Santé).

Pour rappel, la profession est l’un des acteurs majeurs du commerce de proximité. Elle compte 85 192 établissements, 179 743 actifs (dont 112 253 salariés, 17 754 apprentis et 2 068 contrats de professionnalisation) et génère un chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros.

>> D’ici le 11 mai, l’activité de livraison ou la vente à distance restent possibles pour les artisans coiffeurs sous certaines conditions. Lisez à ce sujet la note juridique établie par l’Unec.

Christophe Doré, nouveau président de l'Unec

Dans un communiqué paru le 4 mai, l'Unec annonce que c'est à Christophe Doré, premier vice-président depuis 2014, qu'incombe la tâche de remplacer Bernard Stalter, "malgré les conditions douloureuses de ce changement de présidence". En effet, celui qui présidait jusqu'alors la fédération est décédé des suites du coronavirus le lundi 13 avril. Chevalier de l'Ordre du mérite, Christophe Doré est par ailleurs président de la CMA de Seine-Maritime depuis 2016. 

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