Baromètre

Vie des entreprises : une reprise nuancée par un taux de radiations record

Le 29/10/2021
par Laëtitia Muller
La dernière édition du baromètre du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce a été publiée le 19 octobre dernier. L’image du tissu entrepreneurial français pour le troisième trimestre 2021 est nuancée. En effet, si les défaillances d’entreprises restent à un très bas niveau, les radiations atteignent des sommets : explications.
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Comme chaque trimestre, le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce propose son baromètre des entreprises.

Le document s’appuie sur les données économiques, juridiques et judiciaires recueillies par les greffes qui en tirent des statistiques visant à mesurer l’état de nos entreprises.

Le baromètre du troisième semestre 2021 mesure les effets de la crise sanitaire sur le tissu entrepreneurial français.

S’il témoigne d’une reprise économique indéniable, il laisse néanmoins apparaitre une hausse des radiations d’entreprises particulièrement forte au sein des plus petites d’entre-elles.

Une reprise entrepreneuriale

L’investissement continue de progresser et les trésoreries des entreprises conservent un niveau record. Les créations se maintiennent actant d’un dynamisme entrepreneurial post crise sanitaire.

Entre le 1er juillet et le 30 septembre, 124 498 immatriculations sont ainsi à dénombrer au Registre du Commerce et des Sociétés. Ce qui représente une progression de plus de 24% des immatriculations en septembre 2021, par rapport à septembre 2019.

À cela s’ajoutent des créations d’entreprises en progression de 6% au troisième trimestre 2021.

Un bémol toutefois pour les créations d’entreprises individuelles qui se tassent en cette fin d’année.

Une stabilisation des défaillances

Il ressort du baromètre une stabilisation du nombre de défaillances d’entreprises à un niveau historiquement bas.

On comptabilise en effet 4.721 ouvertures de procédures collectives au troisième trimestre 2021 ce qui représente une baisse de 18% par rapport à 2020, et de 46% par rapport à 2019.

→ C’est la preuve que le « quoi qu’il en coûte » porté par Emmanuel Macron a protégé le tissu entrepreneurial français selon le rapport.

Une hausse des radiations

Après un premier trimestre 2021 encourageant où le nombre de défaillances était inférieur à celui de 2020, c’est la chute libre avec un pic de 18 000 radiations d’entreprises en mai dernier.

Et la croissance du nombre de ces suppressions se poursuit depuis le mois de juin 2021. Ainsi, entre le 1er juillet et le 30 septembre dernier, pas moins de 73.541 structures ont été radiées, soit une augmentation de 22% par rapport à 2020 et de 21% par rapport à 2019.

Il est intéressant de relever, dans la masse de ces disparitions d’entreprises, un taux de radiations volontaires en progression de 23% par rapport à 2020. 

→ Les chefs d’entreprise préfèrent « mettre la clé sous la porte et se réinventer sur un créneau plus porteur, plutôt que d’être confrontés à des problèmes d’insolvabilité » selon le communiqué de presse du conseil national des greffes.

Les petites structures frappées de plein fouet

Le baromètre met également à jour une hétérogénéité avec des radiations volontaires qui sont principalement l’œuvre d’entreprises individuelles.

L’étude pointe en outre une baisse de l’âge moyen des entreprises qui demandent à être radiées.

Pour les entreprises individuelles, la moyenne au troisième trimestre est de 5,5 ans contre 8,5 ans en 2020.

Pour les micro entreprises, le taux de radiation bondit de 106 % alors que celui des créations plafonne à 3,4%.

Des secteurs sont plus touchés que d’autres :

  • les commerces de détails sont frappés de plein fouet avec 199% d’augmentation ;
  • le secteur du courrier culmine à + 314% :
  • la vente à distance affiche + 176% de radiations.

« Le tissu entrepreneurial amorce un virage particulièrement décisif […]. Les chefs d’entreprises en difficulté devront donc faire preuve d’anticipation pour faire face aux mutations et au renforcement de la concurrence à l'œuvre dans de multiples secteurs », selon Sophie Jonval, présidente du Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce.

>> Consulter l'intégralité du rapport

>> En savoir plus sur le Conseil national des greffiers des tribunaux de commerce.

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