Guerre en Ukraine

Hausse des prix : coup de frein sur les dépenses

Le 20/05/2022
par Cécile Vicini
CMA France a porté une deuxième enquête auprès de dirigeants d'entreprises artisanales pour évaluer les conséquences du conflit russo-ukrainien sur leur activité. Les résultats sont sans appel : face à la hausse des prix de l’énergie et aux difficultés d’approvisionnement, 44% des entreprises artisanales admettent que le contexte actuel pourrait compromettre leur activité.
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Au total, 13.110 artisans ont répondu à cette enquête de grande envergure, provenants de secteurs différents : services (35%), bâtiment (32%), alimentation (15%), fabrication (11%) et métiers d’art (7%). En somme, un large panel qui traduit une situation de crise qui est généralisée sur l'ensemble l’artisanat.

Une inquiétude réelle

Sans grande surprise, les principales difficultés rencontrées au courant du mois de mars se confirment :

  • Le prix du carburant ;
  • La hausse du coût de l’énergie ;
  • Les difficultés d’approvisionnement en matières premières ;
  • La reprise de l’inflation ;
  • La pénurie de matériaux ;
  • La difficulté de rembourser les aides attribuées par l’État.

« Les entreprises artisanales, tous secteurs confondus, sont confrontées à un manque de visibilité couplé à des augmentations de prix ininterrompues. Si certaines mesures du Plan de résilience vont dans le bon sens, elles ne sont pas de nature à rassurer la majeure partie de nos chefs d’entreprise. » précise Joël Fourny, président de CMA France.

Une grande majorité (60%) des répondants témoignent d’une inquiétude face à l’évolution de l’inflation et de ses conséquences sur l’économie de leur entreprise. Cette inquiétude produit à son tour des effets concrets sur le quotidien de ces artisans comme la limitation des déplacements, la relation client altérée, ou encore la baisse des marges bénéficiaires.

Un contexte toujours incertain 

14% des chefs d’entreprises artisanales interrogés déclarent avoir enregistré une baisse conséquente de leur CA (plus de 25% - un chiffre à mettre en comparaison avec la même période que l’année précédente, qui était marquée par la crise sanitaire).

Pour 60 % des interrogés, la baisse de chiffre d'affaires est inférieure à 15 %. Plus de la moitié d'entre eux précisent qu'au regard du contexte actuel, la question de la survie de leur activité n'est pas engagée.

→ Parallèlement, 44% d’entre eux admettent que le contexte actuel pourrait compromettre leur activité.

Des économies pénalisantes pour l'activité 

→ 72 % des entreprises artisanales interrogées limitent déjà leurs déplacements professionnels pour non pas pour réduire leurs factures de carburant, mais pour ne pas l’alourdir davantage.

→ 42 % admettent que ces limitations de déplacement participent à une baisse de leur chiffre d’affaires et 30 % déclarent que cela entraîne une dégradation de leurs relations avec leurs clients.

Alors face à cette situation, quelles sont les solutions avancées pour entrevoir une amélioration ? Les répondants ont émis quatre points forts :

  • Une baisse de la fiscalité ;
  • Une réduction du prix du carburant : passer l’aide de 18 cts à 35 cts comme les pêcheurs ;
  • Une incitation financière plus forte pour acquérir un véhicule plus propre ;
  • Une aide type chèque carburant.

« Cet état d’esprit conforte notre analyse. Ces signaux à bas bruits sont des indicateurs importants. J’y vois le signe d’une réduction des marges des entreprises qui intervient dans un contexte de tension sur les trésoreries et de fragilité conséquence directe de la crise sanitaire. Ce contexte nous alerte car il peut laisser présager une rentrée de septembre compliquée avec un risque de défaillance accru pour les entreprises artisanales. » ajoute Joël Fourny.

>> Consulter la synthèse des résultats ici

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