Financement

Accès au crédit : les TPE mieux entendues

Le 19/10/2016
par Samira Hamiche
En 2015, les TPE ont bénéficié d’un accès favorable au crédit, indiquent les dernières statistiques des FCGA et de la Banque de France. Cette tendance positive semble due à la solidité de banques et à une politique de vigilance et de bienveillance des acteurs économiques vis-à-vis des petites entreprises.
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Conférence de presse FCGA / BDF du 18/10/2016Jacques Fournier, directeur général des statistiques de la Banque de France (g.) et Yves Marmont, président de la FCGA (2e g.) lors de la présentation des chiffres, le 18 novembre 2016.

Sur les quatre derniers trimestres, les petites entreprises ont rencontré moins de difficultés à contracter un crédit auprès de leur banque. C’est ce qu’indiquent les derniers chiffres présentés conjointement par la Banque de France et la Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA), le 18 octobre. Ces statistiques, récoltées directement auprès des chefs d’entreprises, montrent "une tendance positive du point de vue macroéconomique", a souligné Jacques Fournier, directeur général des statistiques de la Banque de France. 

Premier constat : la France est le pays d’Europe où le taux de croissance des crédits bancaires est le plus élevé. Entre août 2015 et août 2016, ce taux grimpe de 5,3%, contre +3,5% au Royaume-Uni, +2,9% en Allemagne et +1,9% dans l’ensemble de la zone euro.

Sur la même période, la croissance du crédit aux PME se stabilise (+5,3% pour un encours de 383 Mds d’euros). Au T3 2016, les demandes ont pour beaucoup été satisfaites : 83% des crédits de trésorerie et 90% des crédits d’investissements.

Les TPE mieux entendues

Les crédits aux TPE et micro-entreprises, eux, enregistrent une croissance non négligeable : +4,4%. Très sollicités, les crédits immobiliers (+5,5%) et les crédits à l’équipement (+3,7%) expliquent en grande partie ces résultats.  Au T3 2016, près de 7 TPE sur 10 (69%) ont obtenu une réponse favorable à leur demande de crédit de trésorerie (75% du montant ou plus). En outre, 82% des demandes de crédits d’investissement ont été acceptées.

Les chiffres ne montrent pas de flagrantes disparités sectorielles entre TPE pour l’obtention de crédit d’investissement. Le fossé est plus important pour les crédits de trésorerie : les TPE du commerce et des services marchands y ont plus facilement accès que celles de l’industrie et de la construction.

La Banque de France attribue cette tendance à la solidité des banques et aux faibles taux d’intérêt. La vive concurrence bancaire est de plus favorable aux emprunteurs. "Les banques essaient de plus de nouer une relation de proximité avec les entreprises", note Jacques Fournier. Selon lui, "la vigilance des autorités et les appels réguliers de la Banque de France pour que les aides aux TPE soient convenables" jouent également dans la balance.

L’autocensure, un frein à ne pas négliger

Pour la première fois, les chiffres publiés par la FCGA et la BDF intègrent des mesures de l’autocensure des chefs d’entreprise réticents à solliciter un crédit. Ces derniers ont été sondés pour connaître les principales causes de leur appréhension : épargne jugée suffisante, risque d’endettement, principes moraux, sévérité des critères, ou encore santé fragile de l’entreprise. Pour les entreprises en souffrance financière, la volonté de ne pas s’endetter reste le principal frein, devant la mauvaise situation de l’entreprise.

Les artisans restent en effet en prise avec des revenus modestes. Selon les dernières statistiques de la FCGA, publiées le même jour, le revenu net moyen annuel des artisans et petits commerçants avoisine 33 000 euros. Une somme souvent partagée à deux (gérant et conjoint collaborateur), et qui dépasse bien souvent le cadre des 35 heures…

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