Artisanat du bâtiment : rythme moins soutenu, exigences à la hausse

La Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb), la Chambre nationale de l’artisanat des travaux publics et du paysage (CNATP) et le pôle d’innovation Iris-ST ont dévoilé il y a peu les résultats du baromètre 2020 ARTI Santé BTP. Depuis 2014, ce panorama apporte un éclairage sur les conditions de travail et sur la santé des chefs d’entreprise artisanale du bâtiment et des travaux publics.

Plus de mal que de bien

Globalement, cette édition 2020 du baromètre ARTI Santé BTP livre des résultats mitigés…

L'étude relève ainsi pour la première fois une diminution du rythme de travail des artisans du BTP (davantage de congés supérieurs à deux semaines par an, réduction du temps de travail hebdomadaire). Plus de six sur dix (65 %) sont épanouis dans leur métier et plus de cinq sur dix (54 %) se disent optimistes concernant l’activité de leur entreprise. Une majorité de dirigeants s'intéressent à leur santé : 68 % affirment être intéressés par un suivi médical dédié à leur activité professionnelle. 

Néanmoins, si la cadence est moins effrénée, le métier est jugé "très exigeant physiquement et mentalement (+ 5 et +  3 points par rapport à l'édition 2019). En cause : le poids des responsabilités et la multitude de tâches qui incombent aux chefs d’entreprise. Les artisans du BTP sont toujours autant exposés aux problèmes de santé (stress, burn-out) et ont de plus en plus le sentiment d’être isolés (+ 4 points). 

Autre constante : les chefs d’entreprise artisanale peinent à déconnecter et à trouver le bon équilibre entre vie familiale et vie professionnelle… 87 % d'entre eux jugent que leur vie professionnelle empiète sur leur vie privée, et quelque 75 % considèrent qu’ils ne sont pas suffisamment disponibles pour leur entourage.

Vers un renforcement de l'écoute et du suivi médical 

Le baromètre souligne un autre constat récurrent : le faible suivi médical des chefs d’entreprise de l’artisanat du bâtiment. En 2019, seuls 45 % ont consulté régulièrement ou occasionnellement un médecin. Constat plus inquiétant : près d'un dirigeant sur deux (48 %) ne se fait pas arrêter quand la situation l'exige, de peur de léser l'entreprise.

Pour mieux aider moralement et financièrement les artisans du BTP, la Capeb, la CNATP et l’Iris-ST annoncent avoir noué une collaboration avec le Centre d’Information sur la prévention des difficultés des entreprises (CIP national). L'organisme mettra à la disposition des adhérents de la Capeb et de la CNATP sa plateforme d’accueil et d’écoute.

Sur l’ensemble du territoire national, les CIP territoriaux sont en capacité de recevoir et d’orienter les chefs d’entreprise vers les dispositifs légaux, publics et privés leur permettant de résoudre tout ou partie de leurs difficultés économiques et financières.

 Accéder aux résultats complets du baromètre ARTI Santé 2020

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