Métier

Carreleurs : le professionnalisme au cordeau

Le 26/04/2023
par Sophie de Courtivron
Les carreleurs ont leurs carnets de commandes remplis. La profession, qui a besoin de main-d’oeuvre – notamment qualifiée –, voit évoluer ses matériaux et produits et bénéficie d’aides concrètes pour maintenir d’équerre l’irréprochabilité de ses travaux.
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Le marché de la rénovation se porte bien. "Il y a un peu plus de tension dans les campagnes, mais le phénomène est amorti par le manque de carreleurs", affine Thierry Toffoli, président des métiers Maçonnerie-Carrelage à la Capeb (4.000 adhérents).

"Les aides reconduites restent incitatives ; le carreleur est impliqué car si l’on change les fenêtres, le chauffage, etc., cela génère un coût global de travaux intégrant le sol", ajoute Christian Moricet président de l’UNECP-FFB (Union nationale des entrepreneurs carreleurs, chapistes, projeteurs de polyuréthane - FFB, 3.200 adhérents).

Concernant les travaux dans le neuf, ce dernier craint un "ralentissement à partir de fin 2023, car les permis de construire sont en chute libre".

Des matériaux en évolution

Le prix des matériaux a augmenté (céramiques, colles et emballages) : "Il y a beaucoup de fabricants et fournisseurs, on joue donc sur la concurrence", nuance Thierry Toffoli.

Le carrelage cuit dans des fours qui fonctionnent au gaz (qui représente entre 40 et 60% de son coût final). C’est sans répercussion inquiétante néanmoins, "le carrelage représentant 10% du coût d’une salle de bains complète par exemple", poursuit-il.

Les carrelages grand format sont de plus en plus utilisés ; il faut donc pouvoir les faire rentrer, les poser. "Nous sommes responsables devant le client ; le carreleur doit s’adapter pour réaliser des ouvrages à la fois esthétiques et pérennes", ajoute Christian Moricet.

"Nous travaillons à 80% en direct avec les clients, nous les conseillons et avons un devoir de résultat", Thierry Toffoli, Président des métiers maçonnerie-carrelage à la Capeb

Le respect absolu du client

Les professionnels sont conscients de leur responsabilité environnementale. "La tendance va vers des carreaux dont l’épaisseur diminue pour cuire moins longtemps, et vers des mortiers/ colles avec des formulations spécifiques (temps de séchage plus long…). À l’époque, le fabricant venait échanger sur la pratique lors du chantier, ce n’est plus le cas", observe Thierry Toffoli.

Zoom sur un métier attrayant

"Les sections Carrelage des BTP CFA sont pleines, constate Christian Moricet ; mais dans l’immédiat, les entreprises ont besoin de plus de main-d'œuvre expérimentée." L’emploi est garanti pour les carreleurs qualifiés. "La pratique du métier est agréable (plus grands carreaux, lasers pour les aplombs, machines à couper…) et permet de faire de belles choses", ajoute Thierry Toffoli

Les professionnels des fédérations se mobilisent pour que les règles de l’art soient en phase avec la réalité des chantiers et les besoins des clients. "Nous avons modifié les DTU (Documents techniques unifiés) et créons des règles professionnelles pour des ouvrages spécifiques (pose de grands formats sur des murs intérieurs, etc.)", explique Christian Moricet, qui en a fait un axe fort de son mandat.

La réception des supports est très importante, car elle permet de limiter les risques de désordres sur le carrelage fini. "Nous proposons des tutoriels en vidéo illustrant les points essentiels à vérifier avant de commencer le chantier."

"Nous faisons évoluer les règles de l’art afin de maintenir l’équilibre entre la créativité, l’esthétique et la qualité", Christian Moricet, Président de l’UNECP-FFB.

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