conseils d'expert

Décrypter les réseaux sociaux

Le 23/11/2015
par Marjolaine Desmartin
Aujourd’hui, les réseaux sociaux font partie intégrante de la sphère professionnelle. Mais leur utilisation ne s’improvise pas : elle doit être réfléchie et faire l’objet d’une stratégie claire. Conseils de Jean-Philippe Falavel, du Pôle Numérique de la Drôme.
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Chargé de développement économique au sein de l’association Pôle Numérique de la Drôme, Jean-Philippe Falavel accompagne l’appropriation des usages numériques par tous, et notamment par les petites entreprises. Un programme, baptisé «"Atouts numériques : utiliser les outils numériques", leur est spécialement consacré. Il se décline en une formation collective de quatre modules (communication, gestion, équipement et boîte à outils) et un accompagnement individuel. Soit quatre demi-journées à chaque fois.

Un premier programme a été mené de juillet à décembre 2013 en direction de huit artisans. "Les ambitions étaient variées : un site Web pour une boucherie-charcuterie, des QR codes et une visite virtuelle pour un institut de beauté… ", détaille Jean-Philippe Falavel. Expliquant : "Nous avons travaillé sur ces projets et d’autres thématiques, comme les réseaux sociaux". Réseaux sociaux aujourd’hui incontournables dans la société, mais aussi dans les stratégies de marketing et la relation client.

Les artisans ne peuvent plus ignorer le Web et les nouveaux moyens de communication. Pas question pour autant de se précipiter. De se lancer à corps perdu dans l’aventure sans avoir établi, au préalable, de stratégie. "Il faut d’abord bien réfléchir à l’objectif, aux cibles, et bien choisir son réseau social, prévient Jean-Philippe Falavel. Si l’activité est B to B, d’entreprise à entreprises, mieux vaut privilégier des réseaux sociaux professionnels comme Viadeo ou LinkedIn. Si en revanche, on est dans le B to C (d’entreprise à consommateurs), Facebook s’avère tout indiqué. Google+ également, qui monte dans les intérêts des petites entreprises. Bien que pour certains compliqué à comprendre au premier abord, ce réseau social peu s’avérer plus intuitif, plus proche des habitudes des consommateurs. Le réseau social Pinterest quant à lui est avantageux si le public visé est féminin : cosmétiques, mode, esthétique… "

Travailler les bonnes pratiques

Autre écueil à éviter : mélanger vie personnelle et professionnelle. "Pas de mélange des genres, assène le chargé de développement économique. Dans le cadre professionnel, il vaut mieux repartir sur quelque chose de propre. Éviter les liens flous, où les visiteurs ne savent plus à qui ou à quoi ils ont affaire. Une entreprise, une marque, une image… " Le mode d’emploi : créer un profil individuel afin de créer une page, mode d’interaction avec sa communauté. "Il faut donner envie au public de lire, de réagir", embraye Jean-Philippe Falavel. Ce qui signifie éviter de n’utiliser sa page que pour une communication promotionnelle. Ne pas en faire un copier-coller du site vitrine. "L’idée est de partager, de poser des questions, sur un ton décalé. Il ne faut pas vendre son entreprise à tout prix, mais interagir avec le public. Ce qui n’est pas toujours évident et peut nécessiter une personne spécialisée. D’ailleurs, nous pensons à un community management (gestion et animation des réseaux sociaux) mutualisé pour les participants du premier programme."

Pour le chargé de développement économique, l’objectif est clair : fidéliser. "Les réseaux sociaux ne sont pas forcément là pour trouver de nouveaux clients mais pour fidéliser les consommateurs actuels en créant, non pas des relations commerciales, mais des affinités." Depuis mars et jusqu’en août, Jean-Philippe Falavel accompagne huit nouveaux projets numériques d’entreprises (impression 3d, application de gestion, site e-commerce, etc.), auxquelles il n’a pas manqué de dispenser ses conseils. "Pour ce qui concerne les projets concernant les réseaux sociaux, il faut d’abord réfléchir à la cible et aux bonnes pratiques. Ensuite, se ménager du temps. L’idéal étant de se connecter une demi-heure chaque jour." Et le chargé de développement économique de conclure : "surtout, il ne faut pas se décourager. Le retour sur investissement demande nécessairement du temps".

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