Risques professionnels

Formations dans le BTP : progrès et disparités

Le 29/06/2018
par lemondedesartisans.fr
La cinquième édition de "l’Observatoire national des formations à la prévention" dans l'artisanat du BTP fait état de chiffres encourageants, mais aussi de déséquilibres.
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Plâtrier Les métiers du plâtre et de l’isolation (+32%), des travaux publics (+26%) et de l’électricité (+21%) enregistrent la plus forte augmentation.

La dernière étude conjointe de la Capeb, de la CNATP, de l'Iris-ST et de l'OPPBTP révèle que les formations liées à la prévention des accidents du travail dans le BTP sont les plus "courues". 

Ainsi, en 2016, dans l'artisanat du bâtiment, une formation sur deux (49 %) était consacrée à la prévention, et majoritairement à la conduite d’engins, au travail en hauteur, au secourisme et à l’électricité.

 

Graphique formations BTP

La formation continue, elle, a légèrement baissé comparé à 2015, à cause de la baisse de fréquentation des formations techniques (notamment une diminution des formations permettant d’obtenir une qualification RGE).

Statut, âge, sexe, géographie : des disparités très marquées

Les chiffres le démontrent : l'obligation générale de formation à la sécurité des salariés a porté ses fruits. Ainsi, 57 % des salariés ont suivi des formations à la prévention et 28 % ont suivi des formations techniques. A l'opposé, les chefs d'entreprise, eux, ont privilégié les formations techniques (78%) aux formations à la prévention (16%).

Des disparités subsistent en outre selon le sexe : 98% des stagiaires formés à la prévention sont des hommes. Malgré la féministation des métiers, les femmes, qui représentent pourtant 8% des actifs du BTP, sont sous-représentées dans les formations à la prévention  : 2% seulement !

Même fossé entre les âges : les stagiaires âgés de 20 à 40 ans restent les plus impliqués dans les formations à la prévention (61%). Et, alors qu'ils représentent 28 % des actifs, les travailleurs de plus de 51 ans restent peu présents (14 %).

Enfin, les disparités sont aussi territoriales : les régions Grand-Est, Hauts-de-France, Normandie et Bretagne ont été les plus dynamiques en 2016. A l'inverse, "comme en 2015", note l'étude, l’Ile-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et la Nouvelle Aquitaine ont été moins dynamiques.

Certaines branches plus concernées 

Les métiers du plâtre et de l’isolation (+32%), des travaux publics (+26%) et de l’électricité (+21%) enregistrent la plus forte augmentation. Les métiers les plus représentés sont les suivants : charpentiers-menuisiers-agenceurs, couvreurs-plombiers-chauffagistes, électriciens et métiers des travaux publics.

L'étude explique cela en partie par "les risques inhérents à ces métiers et aux formations obligatoires nécessaires à l’activité de l’entreprise (habilitation électrique, autorisation de conduite d’engins, attestation de compétence pour l’utilisation d’échafaudages…)."

Des pistes pour progresser

Ce panorama permet de dégager des leviers d'amélioration et des préconisations : 

  • inciter les chefs d’entreprise à suivre des formations à la prévention, facteurs de perfomance, et y intégrer les compétences de chaque métier
  • développer les formations numériques et supports digitaux (gain de temps
  • faciliter l’accès aux formations en les organisant au plus près des entreprises, avec des horaires adaptés
  • identifier les thèmes de prévention à mettre en avant auprès des entreprises : contraintes physiques, chutes de hauteur, produits dangereux, etc...

www.capeb.fr

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