Artisans imprimeurs

Horizons pour le print

Le 17/11/2017
par Mélanie Kochert
En moins de deux décennies, le processus de digitalisation a bouleversé la production des supports imprimés. Et mis à mal près de la moitié des entreprises de la branche… Pourtant, le scénario d’un déclin des imprimeurs semble aujourd’hui écarté. Mais leur repositionnement stratégique exige un changement profond de culture et d’activité.
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Le président Macron estimait, en 2016, que l’imprimerie était un « métier d’avenir », qui passerait «  par l’innovation et l’invention de nouveaux usages ». Sa métamorphose, nécessaire, pour embrasser le changement numérique s’avère, dans les faits, déjà lancée.

Internet, nouveaux médias, vie numérique : les nouvelles manières de lire, de s’informer, d’archiver ou de consommer ont transformé et simplifié nos vies en à peine quelques années.

Pour les métiers de l’imprimerie, cette évolution brutale a pris la forme d’un iceberg à l’ampleur inévaluable. Les premières manœuvres n’ont pas été sans dommages. Repli accéléré des marchés de l’impression administrative, publicitaire, baisse des volumes de la presse papier, concurrence européenne…

Certains sonnaient déjà le glas de tout un corps de métier. Et pourtant. La réalité agite aujourd’hui de tout autres indicateurs. Lorsqu’il était encore ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, en 2016, le président Macron estimait que l’imprimerie était un « métier d’avenir », qui passerait « par l’innovation et l’invention de nouveaux usages ». Sa métamorphose, nécessaire, pour embrasser le changement numérique s’avère, dans les faits, déjà lancée.

Mutation

Via l’imprimé connecté, les nouvelles technologies pensent aujourd’hui à tous les moyens de relier le print et le digital. À commencer par la sophistication des logiciels de workflow, permettant de gérer des commandes plus nombreuses et à plus courts tirages – en meilleure adéquation avec le marché. L’amélioration des systèmes d’impression numérique en jet d’encre et l’automatisation de l’offset tendent également vers un débit de production de plus en plus élevé et qualitatif, tout en réduisant les coûts de main-d’œuvre.

En parallèle, des procédés d’embellissement des imprimés et le développement de solutions d’emballage jouent désormais sur le prestige et l’effet tactile des supports (encres, vernis, papiers…), qui deviennent de véritables « objets ». S’ils ont de plus en plus été bercés par la culture digitale, les nouveaux commanditaires ne dédaignent pas en effet l’imprimé à valeur ajoutée. Le print reste un moyen de tisser du lien, concret, tout en complétant des opérations imaginées pour le web.

Enfin, le développement de l’impression 3D et de l’électronique d’impression ouvre également l’horizon de la branche, dont le destin tiendra toutefois à l’avenir à la souplesse et à l’adaptabilité de ses acteurs… pour se réinventer.
Si le secteur des arts graphiques se relève « d’une période très mouvementée », comme le note Christophe Lartigue, président du Groupement des métiers de l’imprimerie (GMI), la conjoncture se montre « plus optimiste depuis deux ans. Mais notre profession doit demeurer en éveil sur les évolutions en cours. Nous devons continuer à investir afin d’ouvrir de nouvelles portes et conforter notre présence sur des secteurs de niche. Chaque prise de décision aura une importance pour notre avenir. »

Imprimer durable

Ayant reconnu leur caractère polluant, l’imprimerie et les arts graphiques travaillent depuis le début des années 2000 à un développement plus écologique de leur activité. Les labels tels qu’Imprim’Vert, PEFC ou FSC (traitement des déchets dangereux, gestion durable des forêts, recyclage…) répondent aujourd’hui à des critères environnementaux précis. Qui s’adaptent aussi aux attentes de consommateurs ou donneurs d’ordres de plus en plus attentifs à ces problématiques.

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