Reconversion professionnelle

"Je n’aurai jamais fini d’apprendre"

Le 17/07/2018
par Sophie de Courtivron
"Très rapidement je me suis ennuyé, j’avais fait le tour du métier" ; Jean-Alain Le Quéré était alors comptable. "Aujourd’hui j’ai un métier complexe, où plus on en sait, moins on en sait…", confie l’heureux couvreur de Quimper, qui s’est lancé en 2008 avec une soif insatiable.
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Après son CAP couverture passé en deux ans à l’Afpa*, Jean-Alain Le Quéré commence par quelques années de salariat, "pour apprendre". Parti seul, son entreprise compte maintenant dix personnes (pour 1 350 000 euros de chiffre d’affaires en 2017).

"L’artisanat est un triptyque : vendre, produire, gérer. Produire et gérer, je savais. Après la crise de 2008, il a fallu apprendre à vendre. Nous allons ouvrir une formation complémentaire initiale au CFA du Finistère pour préparer les artisans à la gestion." 

Car Jean-Alain, notamment administrateur de CFA, a une mission : "que demain il y ait encore des artisans et qu’on ne soit pas tous esclaves des grands groupes". Pourquoi ? "L’artisanat, c’est un métier pour une vie, nous transmettons nos valeurs, c’est une famille. Le frère d’un de mes apprentis en pleurait au téléphone de voir la transformation positive de son cadet." Ses salariés sont en autogestion. "Je fais tout pour qu’ils trouvent le bonheur. On m’a donné une chance, je dois la redonner."

* Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes.

Facebook : auconfortdutoit

Orientation scolaire : une tare devenue un atout

L’Éducation nationale est parfois bien mauvais juge… Jean-Alain Le Quéré est dyslexique. "Je trouvais des résultats instantanément, alors que l’Éducation nationale me demandait de restituer le cheminement intellectuel. Or, dans le bâtiment, quand une charpente a un problème, pour les clients, seul le résultat compte ! Je suis directement efficace et plus rentable. Il faut le dire aux parents : un défaut peut être une chance extraordinaire. Il faut oser changer de regard."

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