Conférence de rentrée

Les artisans sont optimistes, les CMA restent vigilantes…

Le 27/08/2021
par Julie Clessienne
Nouvelle rentrée, nouveaux défis pour le réseau des CMA qui a présenté à la presse, ce jeudi 26 août, sa feuille de route pour accompagner la relance économique. Joël Fourny et Julien Gondard, président et directeur général de CMA France, ont profité de l’occasion pour dresser l’état de santé des entreprises artisanales : l’optimisme est de mise mais les CMA restent en alerte pour que le rebond s’inscrive dans la durée.
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Julien Gondard et Joël Fourny, respectivement directeur général et président de CMA France lors de la conférence de rentrée à Paris, le 26 août 2021.

Une santé économique rassurante

L’enquête menée par CMA France ces deux derniers mois* est très claire : les artisans abordent la rentrée avec optimisme.

77,2% d’entre eux estiment que l’évolution de leur activité va se stabiliser, voire s’améliorer dans les 6 prochains mois !

36% ont même une bonne, voire une excellente, opinion de la situation économique de leur entreprise (+7,3 points comparé à mai 2021).

"Un certain nombre d’indicateurs sont orientés positivement et c’est aussi ce que nous ressentons très directement sur le terrain. Le réseau des CMA est entièrement tourné vers ce seul objectif : faire de l’économie de proximité un pilier de la relance", Joël Fourny, président de CMA France.

Des secteurs diversement impactés

La fin du "quoi qu’il en coûte" annoncé par Bercy, les pénuries de main-d’œuvre, les délais de paiement allongés et le coût des matières premières en hausse n’ont pas eu raison du moral des 1,7 million d’artisans, habitués à s’adapter aux contraintes et à faire preuve de résilience.

Tous les secteurs n’ont toutefois pas traversé cette période inédite de la même façon : l’alimentation et le bâtiment peinent à recruter, le secteur des services, comme la coiffure, a été très impacté, la fabrication a mieux compris l’urgence de se numériser…

Pour la tête de réseau des CMA, même si près d’un artisan sur cinq croit en l’amélioration de son activité dans les six prochains mois, la vigilance et le pragmatisme doivent rester de mise.

"Le véritable enjeu pour cette nouvelle année, c’est celui de la pérennité et de la rentabilité des entreprises artisanales afin d’aborder une transition responsable et durable", a affirmé Joël Fourny.

Radiations et transmission dans le collimateur

Le regard des chambres consulaires reste tourné vers des indicateurs inquiétants…

Si le solde de création nette (immatriculations - radiations) reste positif (31.500 entreprises), les radiations ont fortement augmenté cette année.

La baisse de 5 à 10% en 2020 (par rapport à 2018 et 2019) a brouillé les pistes mais les fragilités sont bien là : le premier semestre 2021 totalise déjà autant de radiations d’entreprises artisanales que durant tout 2020.

Autre sujet de préoccupation alors que plus d’un un artisan sur dix annonce vouloir cesser ou céder son activité dans les six prochains mois : la transmission des entreprises artisanales.

L’étude pointe même un vrai renoncement des intentions de cessions dans les secteurs des services et du bâtiment par rapport à mai 2021 (- 16,3 points pour le bâtiment et - 32,4 points pour les services).

"Il ne s’agit plus d’une question de fin de carrière mais d’un impératif urgent pour les artisans. Alors que deux tiers de ceux qui avaient l’intention de céder leur entreprise envisageaient de le faire dans les deux années à venir, en juillet 2021, plus de la moitié des artisans qui envisagent de céder leur entreprise souhaitent le faire dans l’année à venir", s’inquiète l’institution.

Joël Fourny en a profité pour souligner l’importance d’attirer de nouveaux profils dans l’artisanat car "près de 300.000 entreprises sont à reprendre dans les dix prochaines années". La solution réside ainsi plus que jamais dans l’apprentissage et la formation…

Miser sur l’apprentissage et la formation

Avec son taux d’insertion dans l’emploi de 80% dans les sept mois post-diplôme, l’artisanat est un secteur très attractif et "une voie royale pour devenir chef d’entreprise". Preuve en est les 100.000 jeunes qui entrent en apprentissage chaque année dans un des 137 CFA du réseau.

Comptant sur les aides à l’embauche (5.000€ pour un apprenti mineur, 8.000 pour un majeur jusqu’au 31 décembre), "les CMA entendent faire encore mieux en 2021", s’est avancé Joël Fourny, qui a également mis en avant "les 130.000 adultes formés en 2020 dont 40.000 demandeurs d’emploi".

"Un quart des entreprises artisanales se disent prêtes à accueillir un ou plusieurs apprentis. Les secteurs de l’alimentation et du bâtiment figurent en première ligne sur le sujet de la formation des apprentis", a précisé le président de CMA France.

Autre levier pour remédier au manque de main-d’œuvre qualifiée : la formation professionnelle.

Là encore, le réseau des CMA s’y attelle largement, notamment pour aider les artisans à prendre conscience des enjeux du numérique et de la transition écologique.

"La crise a accéléré le besoin de conseil et d’accompagnement des chefs d’entreprise artisanale. Les artisans nous disent avoir besoin de réponses encore plus pointues et adaptées à leur situation", a précisé Julien Gondard, directeur général.

Avec 74,3% des artisans qui se disent satisfaits, voire très satisfaits, de l’accompagnement de leur CMA, le réseau entend plus que jamais assurer à ses ressortissants une reprise pérenne et représenter un allié indispensable sur le terrain.

* Etude Qualitest menée du 22 juillet au 23 août sur 2.083 artisans.

 
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